Publié le Dimanche 6 mars 2016 à 10h08.

Essai : Le droit des femmes à disposer de leur corps

Coordonné par Valérie Haudiquet, Maya Surduts et Nora Tenenbaum, Syllepse, 2015, 7 euros. 

Petit rappel pédagogique sur l’importance de l’IVG et quelques autres questions... Cette retranscription du colloque organisé par la CADAC en 2014 nous fournit un outil bien utile sur le droit à disposer de son corps. Il revient sur les attaques contre l’IVG en faisant le lien avec celles plus générales contre la santé. Les mobilisations y sont mises en avant, entre autres celle pour la maternité des Lilas. Des professionnelles militantes (gynécologue-obstétricienne et sage-femme) apportent un regard complémentaire à celui du mouvement féministe. Par exemple, la dégradation des conditions d’accueil pour les accouchements nous oblige à repenser ce que nous voulons, notamment la place à donner aux choix des femmes et le rapport au corps médical.

C’est plus généralement les questions de sexualités qui sont discutées. Les expériences du collectif « Les filles des 343 » et du site « J’ai avorté et je vais bien, merci ! » permettent de pointer la culpabilisation qui pèse encore très fortement sur les femmes qui avortent. Celle du Planning Familial du 93, qui met en avant une éducation sexualisée et des accueils collectifs de femmes, se situe dans la lignée des pratiques subversives des années 1970 et montre que cela est possible aujourd’hui. Une partie est également consacrée aux liens entre mouvements féministes et mouvements homosexuels, rappelant les obstacles mis à la visibilité des lesbiennes.

Le chapitre historique est vraiment le bienvenu tant contraception et IVG sont considérés aujourd’hui comme acquis. Il permet de remettre ces droits dans leur contexte et de mieux en comprendre la fragilité.

Le seul regret est le refus de débattre qui transperce au détour de certaines phrases sur des questions qui, quoiqu’on en pense, traversent le mouvement féministe.

Elsa Collonges