Journée de réflexion et de débat organisée à l’occasion du centenaire de la révolution russe d’octobre 1917.
«Ce qui en dix jours, a ébranlé le monde, ne saurait être effacé. La promesse d’humanité, d’universalité, d’émancipation qui s’est faite jour dans le feu éphémère de l’événement est bien trop mêlée aux intérêts de l’humanité pour qu’elle puisse s’oublier. » (Daniel Bensaïd, 1987)
Pour toutes celles et tous ceux qui agissent au quotidien pour l’émancipation, qui entretiennent la flamme de la résistance, des combats, des alternatives, le basculement qu’a été la révolution russe de 1917 nécessite bien autre chose qu’une commémoration.
Tous les passés n’ont pas le même avenir
Car tous les passés n’ont pas le même avenir. Il nous faut répondre à la vision que les possédants donnent de cette révolution. Car ils veulent contrôler le passé pour mieux contrôler l’avenir, en martelant qu’il n’y a pas d’alternative au système d’exploitation et d’oppression, tuer l’idée même que l’on peut sortir de ce système et créer une société libre, juste, démocratique, débarrassée de l’exploitation et des oppressions.
Parce que la tragédie du 20e siècle est la contre-révolution bureaucratique, le stalinisme, le totalitarisme meurtrier, nous avons un devoir d’inventaire, en partant du fait que cet événement majeur de l’histoire de l’émancipation des peuples est d’abord le produit d’un vaste mouvement d’affranchissement qui a suscité enthousiasme et espérance en un monde meilleur.
Revenir au processus révolutionnaire, retrouver les raisons d’agir des millions d ’ouvrierEs, de soldats, de paysanEs, de membres des nationalités opprimées qui ont bouleversé la société russe, qui se sont soulevés pour changer le monde, est essentiel, de même qu’un travail critique pour donner vie à ces trésors d’expériences et d’enseignements.
Car la révolution n’est pas un phénomène naturel commandé par des lois physiques, elle fourmille d’embranchements, de chemins, de choix faits par des femmes, des hommes, des organisations, qui à chacun de ces moments ont suscité des débats.
Se réapproprier l’histoire pour conquérir l’avenir
Pour favoriser une réflexion aussi riche que possible, cette journée est organisée conjointement par le site Daniel-Bensaïd, la Société Louise-Michel, l’association Pour l’émancipation, le club Marxisme, analyse, débats, les revues Contretemps papier et web. Une vingtaine d’intervenantEs participeront aux échanges : historienEs, auteurEs d’ouvrages de référence, militantEs spécialistes de la révolution russe, avec des trajectoires diverses.
Deux ateliers en parallèle traiteront de certains aspects et contradictions de la révolution, deux autres également en parallèle apporteront quelques repères pour un bilan critique.
La journée se terminera par une table ronde, animée par François Sabado, intitulée : « 1917-2017, après un siècle, que reste-t-il d’octobre 1917 ? » Plusieurs intervenantEs, Clémentine Autain, Olivier Besancenot, Roger Martelli, Christian Laval, et Francisco Louçã (Bloc de gauche du Portugal) débattront de ce qu’est pour nous aujourd’hui la révolution : Qui la fait, le prolétariat, le salariat, le peuple ? Comment prendre et détruire l’État existant ? Comment reconstruire un pouvoir démocratique, centré sur l’auto-organisation des travailleurEs parce que la liberté ne se transmet pas de l’extérieur mais se conquiert ?
Celles et ceux d’en bas, les exploitéEs et les oppriméEs, ont besoin d’une continuité, d’une mémoire, d’une histoire parce que c’est le déploiement des luttes, les expériences tirées collectivement qui construisent une conscience collective. En nous réappropriant l’histoire, nous ne tournons donc pas le dos à l’avenir, nous travaillons à le reconquérir.
Patrick Le Moal
Samedi 18 novembre de 10h00 à 18h30 à la Maison des Sciences de l’Homme de Paris-Nord
20, avenue George-Sand. 93210 La Plaine Saint-Denis (Métro : Front Populaire, ligne 12)
Programme complet sur les sites des structures organisatrices