Publié le Lundi 4 février 2019 à 12h13.

Maroc : « Le mouvement contre la mine d’Imider dure depuis plus de 40 ans »

La mine d’Imider est la mine d’argent la plus riche d’Afrique, avec une production de 240 tonnes d’argent par an. Elle est en activité depuis 1969. Elle détient 740 millions de dollars d’actions. Cette mine, située au sud-est du Maroc, dans une région montagneuse amazighe (la tribu Ayt Atta) de la province du Draa Tafilalet, appartient à la famille royale. À coté de ce trésor, comme le nomment les habitantEs d’Imider, il n’y a pas de services, pas d’eau, pas d’électricité, ni d’infrastructures ou d’équipements à destination des populations, ni emploi. Depuis sept ans, des habitants d’Imider ont bloqué l’alimentation en eau de la mine et occupé la zone alentour. Nous avons rencontré Omar Moujane, militant au sein du Mouvement sur la voie 96 d’Imider, une commune rurale d’environ 4000 habitantEs, distante de 5 kilomètres de la mine, et ex-prisonnier politique. Propos recueillis par Luiza Toscane.

Peux-tu revenir sur l’origine du mouvement contre la mine d’Imider ?

Le mouvement contre la mine d’Imider dure depuis plus de 40 ans ; il y a eu quatre étapes historiques essentielles dans ce mouvement. La première étape était une manifestation contre le forage des puits en 1986 ; la seconde un sit-in de quarante cinq jours, devant la mine et après devant les puits forés en 1986 pour exiger de l’eau, l’emploi, le droit à la santé. Le sit-in a été dispersé par la force. La troisième étape remonte à 2004 : il s’est agi d’un mouvement spontané des femmes qui ont manifesté devant les puits « Tidesa » à Imider pendant plusieurs semaines. Ainsi pendant des années, les habitants ont dénoncé leur marginalisation, mais sans résultat.  

 

Qu’est-ce qui a déclenché l’étape actuelle ?

Il y avait une conscience avant 2011, que tout le monde venait faire un tour à Imider, tournait une vidéo mais que rien ne changeait. Il y avait aussi la conscience des conséquences que la mine, pour travailler, avait foré trois puits qui épuisaient la nappe phréatique, et en retour nous avions la pollution. Les maladies cancéreuses se sont multipliées avec l’infiltration de mercure et de cyanure dans la terre, et partant la nappe phréatique. Et, vers 2011, la mine a voulu passer à la vitesse supérieure, ce qui aurait eu encore plus de conséquences dans une région essentiellement agricole, qui produit surtout du blé. Il y a eu une première manifestation le 1er août 2011. Les étudiants ont protesté contre le refus de la mine de les faire travailler, tel que cela avait pourtant été stipulé dans les accords de 2004. Je vais revenir par la suite sur cet accord et nos rapports avec les autorités. Le 2 août, les femmes et les jeunes chômeurs sont sorties dans la rue avec les étudiants, spontanément, pour manifester pour l’eau. Et la population les a suivis. Le 16 août, nous avons fait une manifestation pour avertir les autorités et nous avons fermé la vanne d’alimentation en eau pendant cinq heures environ. Au bout de quatre jours, comme nous n’avions aucune réponse à notre mise en demeure, nous avons décidé de fermer complètement la vanne d’alimentation en eau industrielle de la mine et l’occupation illimitée du Mont Albban, où se trouve la vanne, soit à deux kilomètres d’Imider, et cinq de la mine. Accessoirement, je dirais aussi que le permis d’exploitation de la vanne était périmé depuis 2009, donc la mine travaillait dans l’illégalité…

 

Comment se déroule l’occupation quotidienne du Mont Albban ?

Au début, nous avons commencé avec de petites tentes une occupation quotidienne, dans la fournaise de l’été, et dans le froid glacial de l’hiver. Puis notre mouvement a évolué : il y a des constructions en dur, pour nous abriter, nous approvisionner, une structure spécifique pour les femmes. Il y a un parking, un espace autour du puits consacré à l’agraw, notre assemblée générale et des zones de garde.Sur le plan financier, il s’agit d’un auto-financement auquel s’ajoutent des soutiens extérieurs. Chaque famille cotise à hauteur d’un euro par mois. Nous tenons des assemblées, l’agraw, terme tamazight, qui sont une autre manière de penser les assemblées de nos anciens. L’agraw est notre réappropriation d’une vieille tradition tribale, sauf que dans les nôtres, les femmes – et les enfants les jours de congé – participent alors que dans la tradition, elles ne participaient pas. Nous avons mis fin au décloisonnement. Les assemblées proposent, décident et mettent en place des commissions (finances, information et communication, sécurité, technique, dialogue, transport, approvisionnement). Nous n’avons que des institutions horizontales, basées sur la démocratie participative, qui est une tradition très ancienne, antérieure à celle de l’État. L’agraw est la base du pouvoir, le centre de décision.

 

Peux-tu en dire plus sur la participation des femmes au mouvement ?

Pour nous, la question est dépassée. Les femmes sont partie prenante du mouvement et participent aux assemblées générales qui sont les organes de décision. Le rôle des femmes est essentiel quand on veut expliquer la longévité de l’occupation du Mont Albban. Il est arrivé qu’au début il y ait des difficultés dans la prise de parole du fait de la relégation traditionnelle des femmes. Mais aujourd’hui, il n’y pas des hommes et des femmes, mais des militantEs d’Imider et, au niveau de l’action, je vais vous donner un exemple. Depuis sept années, une femme (pas toujours la même, mais à tour de rôle) est chargée de confectionner trente pains quotidiennement et de les apporter au Mont Albban. Soit deux kilomètres par la route et 1600 mètres à gravir. C’est un aspect logistique essentiel.

 

Quelle a été la réaction des autorités pendant toutes ces années ?

Il y a eu deux volets, le volet répressif, très réel et le volet « promesses », virtuel…

 

Commençons par la répression !

La répression a jalonné toutes les étapes de la lutte. Dès 1986, il y a eu six arrestations, puis en 1996, vingt et une arrestations suivies de condamnations à des peines d’emprisonnement de deux ans pour six personnes. L’un des prisonniers est mort suite à sa remise en liberté. Il avait été torturé, était tombé malade et est décédé juste après sa libération : c’est Lahcène Osobdane. Il est notre martyr. Il y a eu de la répression dès le début de l’occupation [en 2011], 33 arrestations au total et un traitement sécuritaire global de la question. Des détenus ont été torturés, leurs aveux étaient préfabriqués, on signait une feuille blanche.  2014 a été l’année de la répression à Imider comme dans le reste du Maroc où tout mouvement de contestation a été réprimé. Le dialogue avec les autorités avait pris fin en 2013 – je reviendrai sur ce point. De son côté le ministre de l’Intérieur a déclaré que « la question est réglée, à part quelques dizaines de personnes qui posent encore des problèmes » : il visait notre occupation illimitée. Cette répression a fait émerger une période où les militants d’Imider ont dénoncé les inégalités pour que l’humain puisse vivre. Les arrestations ont entraîné la mise en place d’une commission de suivi de la répression mais nous, les prisonniers, nous ne voulions pas que les militants d’Imider concentrent toute leur énergie sur cette question. Le débat a donc été mené de l’intérieur de la prison par les détenus dont je faisais partie. Nous ne voulions pas accabler le mouvement par notre cause. Nous nous sommes pris en charge nous-mêmes pour laisser le mouvement continuer. Les derniers prisonniers ont été libérés il y a un an (décembre 2017-janvier 2018).

 

Acceptes-tu de revenir sur ton arrestation et ton incarcération ?

J’ai été arrêté le samedi 1er mars 2014 alors que je me rendais avec neuf militants dont sept femmes au Mont Albban. Notre voiture a été encerclée sans sommation par trois véhicules de la gendarmerie et une voiture d’un élément représentant le ministère de l’Intérieur à Imider. Nous avons été agressés physiquement, gazés, jusqu’à perdre connaissance. Au final, ils n’ont gardé que les trois hommes. Le lendemain, alors qu’il n’y avait eu ni interrogatoire ni procès-verbal, nous avons comparu à Ouarzazate. Je n’entre pas dans les détails juridiques de l’affaire, ou plutôt des deux affaires, qui ont donné lieu au final à une jonction des affaires. Dans la première j’avais pris deux ans et demi, dans la seconde deux ans. Mais avec la confusion des peines, j’ai été condamné à deux ans et demi d’emprisonnement pour quatorze chefs d’inculpation dont rébellion, vol d’argent [le métal, pas la monnaie, NDLR], agression physique, manifestation interdite et incitation à manifester, constitution d’une bande criminelle, manque de respect envers les forces de gendarmerie, et j’en passe. La maltraitance, cela a consisté en la torture à la gendarmerie et le harcèlement en prison. Notre avocat n’était pas un militant. J’ai été transféré de prison en prison : Ouarzazate, Errachidia, Salé et Meknès, à la fin, quand le pouvoir a ventilé les prisonniers d’Imider, ainsi ils n’étaient plus en contact les uns avec les autres. Les deux militants arrêtés avec moi ont été condamnés à la même peine d’emprisonnement. En prison, j’ai été privé de certains droits, comme les études, et j’ai rencontré des difficultés pour contacter ma famille. Et les détenus d’Imider avaient droit à un traitement spécifique, comme des insultes ciblées, donc il y avait des ordres qui venaient d’en haut. Sans parler des souffrances des nos familles aussi.

 

Quel impact a eu la répression sur le mouvement ?

Elle a accentué la conscience profonde que la mine fait des bénéfices et que ces bénéfices devraient aider la région, or c’est le contraire qui se passe. L’entreprise, au lieu de permettre à la population de profiter des richesses, a fait en sorte que la population soit marginalisée et effacée. Toutes ces conditions réunies ont fait que les habitants n’ont fait que développer une conscience, que ce soit au niveau des revendications ou des méthodes de lutte.

 

Tu as parlé de vos rapports avec les autorités et de promesses fallacieuses.

Avant de parler des promesses, je vais aborder le volet de nos revendications. Nous en avons élaboré toute une série. L’essentiel tourne autour de l’agriculture, de l’eau, de la terre, de l’environnement, la santé, l’emploi, le développement et les infrastructures. Le « dialogue » était à l’initiative des autorités, pas de nous. Ils nous ont conviés, sous la pression du mouvement. Lors de nos quinze rencontres avec les autorités locales : le gouverneur de la province de Tinghir, des responsables de la mine Managem et de la Société Métallurgique d’Imider (SMI, filiale de Managem), nous avions mis plusieurs points à l’ordre du jour. Le 19 novembre 2012, un protocole a été présenté par les autorités. Ces dernières étaient mues par une seule motivation : faire cesser les manifestations. La société allait débourser 2 millions de centimes pour les transports scolaires et construire 300 mètres pour un canal d’irrigation. 50 postes d’ouvriers seraient à pourvoir et il y avait un projet de ravalement de la Casbah d’Imider, pour en faire un centre d’artisanat local qui a échoué dernièrement. Cet accord a échoué car la population était contre. Ils ont fait une pétition, car ce protocole ne correspondait pas aux revendications, pétition qui a recueilli environ 2000 signatures d’adultes. Il y a eu un accord passé entre les autorités et des personnes choisies par les autorités, qui n’appartenaient pas à la commission de dialogue et que nous n’avions pas mandatées. Depuis décembre 2013, il n’y a plus de dialogue du tout. Le bilan se résume dans une phrase que le roi a dite lui-même dans un discours dernièrement : « Le projet de développement social au Maroc a complètement échoué ». Plus concrètement, l’entreprise Managem avait promis plusieurs choses en 2004, dont le fait que les étudiants de la région auraient le droit de travailler un mois dans la mine pendant leurs congés, mais l’entreprise n’a même pas respecté sa promesse, ce qui a poussé les étudiants à manifester. Et si on fait le bilan de ce que l’entreprise nous a apportés en 50 ans, cela se résume à : une salle d’études, un bus scolaire Tinghir-Imider, car il n’y a pas de lycée secondaire à Imider, et 150 cartables lors d’une rentrée scolaire. Ni plus, ni moins, après 50 ans d’activité. 

 

Ce mouvement qui fait converger des revendications, sociales, identitaires et environnementales est-il particulier ?

Tous les mouvements sociaux ont des points communs, comme ils en ont aujourd’hui avec les Gilets jaunes. À la racine ? Il y a des problèmes communs comme la spoliation des richesses naturelles, l’exclusion. On interdit aux populations l’accès à leurs richesses. Dans le cas d’Imider, les Amazighs sont marginalisés par l’État arabe central, qui ne les a pas reconnus pendant des années, et il y a la question environnementale. Mais la question de la pollution n’est pas propre à Imider, la terre du Rif a été polluée au gaz moutarde pendant la guerre chimique [menée dans les années 1920 par les colonialistes espagnols et français contre les nationalistes marocains], tout comme à Imider il y a infiltration de matières chimiques dans l’eau et la terre. […] 

Avec le mouvement du Rif nous avons en commun la question de la spoliation des richesses ; notre mouvement est né de la spoliation des richesses minières et de l’eau, celui du Rif de celle des richesses marines ; dans le Rif se posent les mêmes questions sociale et identitaire que nous.

 

Avez-vous eu des débats, voire des luttes communes avec d’autres mouvements au Maroc ?

En 2011, il y a eu l’émergence du mouvement du 20 février. Ce mouvement a pris contact avec nous, est venu nous rencontrer. Ils voulaient que nous intégrions leur mouvement. Il y a eu un an de dialogue. Au terme des discussions, nous avons refusé d’intégrer le mouvement du 20 février, car le projet de nouvelle constitution n’aborde pas la question de spoliation de la terre et nos revendications vont beaucoup plus loin que les propositions de ce mouvement. Nos attentes ne peuvent pas être diluées dans de simples réformes. Mais nous sommes restés dans la transparence et la franchise avec eux.

Les débats ne sont pas restés circonscrits au mouvement du 20 février. Nous menons des débats ailleurs, avec d’autres luttes et mouvements et à des niveaux divers. La question des prisonniers politiques a été un point commun entre plusieurs foyers de luttes. En janvier 2018, nous avons organisé, en coordination avec le comité de soutien aux détenus du Rif de Casablanca, la caravane Tilili (Liberté en Tamazight) avec le hirak de Zagora (« manifestations de la soif ») et le mouvement du Rif. À un autre niveau, nous avons des contacts avec des militants de Zagora, Oulmes et (au Moyen-Atlas) des tribus de Zayan.

Sur la question de la terre, nous avons organisé en avril 2017 une conférence à Imider. Y ont participé les Ouled Sbita de Salé, les Guich de Rabat, et un représentant du Rif et les luttes au sud- est. Au niveau des terres, il était important que nous soyons présents à la réunion de préparation de la marche du 25 novembre. La coordination est née deux semaines avant la marche… mais l’essentiel des revendications a tourné autour du Souss. Et nous rendons visite aux autres secteurs en lutte au Maroc.

 

Et au niveau international ?

Nous avons entre autres des contacts avec des peuples autochtones des États-Unis d’Amérique. Je me suis rendu dans le bassin minier en Tunisie l’année passée, et j’ai participé à une caravane pour l’environnement qui est passée à Gafsa (bassin minier du phosphate), Jemna (l’oasis occupée où les agriculteurs ont créé une coopérative de dattes) et Gabes, où se pose la question des déchets du phosphogypse. Nos avons faits des communiqués communs avec des populations de Hawaï sur la question de l’eau. 

Nous avons reçu des visites, notamment de Bretons, dont l’un, un peintre, a laissé des traces palpables (des peintures) à Imider. Et d’autres militants d’Algérie qui combattent contre le gaz de schiste et pour la justice climatique au nord d’Afrique. 

 

Avez-vous tenté une jonction avec les travailleurs de la mine ?

Ils sont contre notre mouvement, car leur syndicat, affilié à la CDT [Confédération démocratique du travail, une des confédérations marocaines], a signé un protocole avec la SMI dont un article dispose que l’emploi est réservé aux fils des ouvriers, lesquels viennent d’ailleurs pour une partie d’entre eux, donc il n’y a aucune place pour l’emploi de la population locale. Les ouvriers eux-mêmes sont atteints de diverses pathologies, selon qu’ils travaillent dans l’extraction ou le traitement. Le 18 novembre 2011, nous avons écrit au syndicat en tant qu’habitants qui respectons leurs acquis, mais en leur expliquant le sens de notre lutte, donc quelques jours avant l’occupation. Je précise que si la CDT de la mine ne nous soutient pas, nous avons par ailleurs reçu le soutien de militants de la CDT, enseignants ou autres.`

 

Quel est le secret de la longévité de votre combat, ou, en d’autres termes, pourquoi le pouvoir a-t-il opté pour une répression perlée et non une répression frontale, du type évacuation ?

Cette mine d’Imider est stratégique pour l’État. Aucun de ses responsables ne veut répondre aux habitants. Ils ne veulent pas voir fleurir 1000 Imider. Il y a eu un projet de la mine qui n’est pas une mine ordinaire. c’est une mine dans une région marginalisée du sud-est, qui est connue de par ses tribus, les Aït Atta, leur pouvoir économique, politique, leur territoire et leur organisation. Depuis le début de la mine, il y a eu des soulèvements qui contreviennent à l’agenda politique dans la région. Les manifestants ont un discours radical et une organisation sérieuse. Ils ont la force d’être un collectif. Or le discours de ce mouvement est arrivé au moment où le Maroc connaissait une crise, la même crise qu’au niveau régional. Le Mont Albban est loin de tout, desservi par la RN 10. Nos luttes sont pacifiques. Le pouvoir a dû être souple avec les habitants, d’autant qu’il avait d’autres problèmes, partout en même temps. Il s’est acharné sur le mouvement de 2011 et n’a pas donné trop d’importance à Imider, il s’est contenté de le regarder de loin au début. Les arrestations étaient là pour nous signifier que nous étions sous contrôle. Et en dépit des facteurs adverses du type usure du temps, émigration, la contre-politique, le mouvement contrôle tout, y compris physiquement. De notre montagne nous voyons aussi la mine. Les divisions, il n’y en a pas à Imider. Il y a des divergences que tout un chacun est libre d’exprimer, mais le socle d’Imider tient grâce à ses contradictions et au droit à la différence qui s’exprime dans l’agraw.

 

Quel bilan tires-tu de cette longue lutte ?

Sept ans après le début de notre cheminement, il est important de construire une conscience politique, car nous constatons que les générations passent et que la détermination des nouveaux est intacte. La question qui se pose est : « À qui allons-nous adresser nos revendications ? ». D’autre part, la question politique se pose d’autant plus qu’il y a une faillite des organisations traditionnelles (syndicats, partis, associations…) et émergence de mouvements sociaux. Donc la question est celle de l’affrontement d’un mouvement social/politique avec les autorités. Nous devons procéder à une autocritique de notre démarche. Nous n’avons pas construit de rapport de forces, ni d’espoir de construire une force pour l’avenir. Il faut qu’une entité porte les revendications sociales des habitants. Nous vivons le paradoxe d’être sous le seuil de pauvreté face à la plus grande mine d’Afrique, qui est privatisée. En dépit de notre longévité, la conscience politique n’a rien donné : il faudrait que le mouvement social propose soit une alternative politique, soit se pose en tant que force politique.