Le quotidien Libération (15 novembre) a eu accès au dossier de 10 000 pages à charge contre des militantEs de Bure, bien qu’il soit couvert par le secret de l’instruction. Les informations qui ont fuité donnent le vertige1 déclaraient en juin 2018 : « Si les chouettes et les hiboux de Bure devaient constituer une association de malfaiteurs, nous en ferions partie. » Depuis, des bals et fêtes « des Malfaiteurs » se tiennent dans toute la France. Des comités de soutien à la lutte de Bure se mettent en place. Les 50 étapes de la future caravane qui s’étirera de Bure jusqu’au festival Bure’lesque des 9, 10 et 11 août 2019 en passant par Lille, la pointe bretonne, Bordeaux, Narbonne, la vallée du Rhône, participeront de cette extension du domaine de la lutte.
Au moment où l’Andra débute les travaux de réhabilitation de la section de 40 kilomètres de voie de chemin de fer qui doit relier la ligne Paris-Strasbourg au projet Cigéo, et qu’une nouvelle lutte s’engage car sans cette voie, le projet dans son ensemble ne peut aboutir, soyons innombrables à être des Malfaiteurs, à faire des collectifs et réseaux de collectifs, dans toute la France, en tenant le fil qui nous relie touTEs, celui de la solidarité !
Commission nationale écologie
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Des milliers de conversations téléphoniques écoutées ; des poses de balises sous des voitures ; l’usage d’appareils de surveillance utilisés pour intercepter le trafic des communications mobiles d’une zone donnée – lors de manifestations, mais aussi lors de procès ; des centaines de saisies d’ordinateurs, de téléphones, de disques durs et de clefs USB au fil des 23 perquisitions de l’année écoulée ; des géolocalisations de téléphones ; une tentative de sonorisation de la Maison de résistance à Bure ; des dizaines d’expertises informatiques et ADN (parfois menées sur des sous-vêtements confisqués en garde-à-vue). On en passe…
Au cœur du processus répressif
Nous vivons, en direct et grandeur nature, sur le site de Bure, l’expérimentation d’une extension de la loi de juin 2016 renforçant la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et leur financement à toutes les résistances politiques. Aujourd’hui on parle de Bure, mais les autres territoires en lutte, les luttes ouvrières, la solidarité avec les migrantEs… sont aussi concernés.
Le panel d’interdictions imposées aux misEs en examen n’est d’ailleurs pas un à-côté du dossier, il est au cœur même du processus répressif. Toutes les personnes mises en examen et placées sous contrôle judiciaire ont interdiction d’entrer en contact, et sont frappées d’interdiction de séjour à périmètres variables, allant des seules communes de Bure et de Saudron jusqu’à la totalité des départements de Meuse et de Haute-Marne. Derrière les atteintes à la liberté de réunion et d’association, ce sont des vies humaines qui sont mutilées, des amitiés qui sont mises sous scellés.
Avec Bure, devenons tous et toutes des malfaiteurs !
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