Si le Grenelle de l’environnement de Borloo-Sarkozy avait accouché d’une souris, la conférence environnementale de Batho-Hollande a accouché d’un mulot. Aucune stratégie n’a été élaborée pour mener la nécessaire transition énergétique et écologique qui permettrait d’agir en direction des transports, du logement, des énergies renouvelables, de l’agriculture.Transition énergétique… en gardant le nucléaireComme lors du Grenelle, pas de négociation possible sur le nucléaire. Même la piteuse promesse de réduction de 75 % à 50 % d'ici 2025 ne sera pas tenue : il faudrait pour cela arrêter la construction ruineuse de l'EPR de Flamanville, et ne pas limiter la fermeture des centrales à celle de Fessenheim.Gaz de schistes : rien de nouveau !Contrairement aux raccourcis mensongers des médias sur « la fin des gaz de schiste », rien n’est changé par rapport à Sarkozy : les sept demandes rejetées étaient des demandes de nouveaux permis et non pas des permis accordés. Plus de 100 permis ou demandes sont toujours en cours. La possibilité d’expérimentation et d’exploration avec d’autres techniques que la fracturation n’est pas écartée. La fonte avancée de l’Arctique, véritable régulateur du climat mondial, sanctuaire pour la biodiversité marine et terrestre, aiguise l’appétit des groupes pétroliers et gaziers à l’affût des espaces rendus libres par la diminution de la banquise qui leur permettrait d’exploiter les gisements enfouis en profondeur. Comme rien de concret n’est mené pour réduire notre dépendance au pétrole puis s’en passer, on sait que les beaux discours ne sont que de l’enfumage.La biodiversité Pour défendre la biodiversité, une agence nationale et un conseil de la mer et du littoral vont être créés, ainsi que le parc régional Picardie-côte d’Opale. Ridicule au regard des enjeux ! Alors que la préservation de l’environnement, favorable aux espèces vivantes dont l’espèce humaine, et la sauvegarde des équilibres écologiques sont incompatibles avec la logique expansive et destructrice du système capitaliste, l'agriculture chimique va pouvoir continuer son œuvre de destruction massive et le diesel cancérigène provoquer plus de 40 000 morts par an. Sans remise en cause de la sacro-sainte poursuite de la croissance sous l’égide du capital, les mesurettes prises n’auront que peu d’effets.Alors, à quoi ça a servi ?Le gouvernement maintient le moratoire sur les OGM : un minimum à l’heure où des chercheurs viennent de démontrer leur forte toxicité, même à faible dose. Le moratoire ne masquera pas les faiblesses politiques des décisions prises. Ainsi, la tarification progressive du gaz et de l’électricité ne concernera que quatre millions de ménages et va laisser la loi du marché capitaliste s’appliquer sur un secteur de l’économie qui concerne notre vie quotidienne. La vraie avancée sociale serait la gratuité des premiers kwh et mètres cubes de gaz et d’eau indispensables à la vie. Mais ce gouvernement refuse de rompre avec le mode de production et d’organisation capitaliste, laisse les groupes privés ou semi-privés faire du fric avec nos factures au lieu de les exproprier.Le capitalisme vert est une arnaque !Qu'attendre pour la protection de la planète et de ses habitants d'une réunion où se côtoient le Medef et un gouvernement PS-EÉLV qui feint de vouloir limiter les excès du capitalisme à coup d'écotaxes et de mesures tape-à-l'œil ?Le productivisme capitaliste et les modèles dominants de consommation sont directement responsables des dégradations dramatiques de l'environnement. Seule l'expropriation des grands groupes capitalistes et leur mise sous contrôle par les travailleurs et les peuples permettra une production socialement utile et écologiquement responsable ! Bref, à nous de nous faire entendre et d’imposer l'écosocialisme, seul à même de sauver la planète.Aux peuples de montrer que leurs vies valent plus que les profits !CorrespondantEs Commission nationale écologie