Publié le Vendredi 27 septembre 2013 à 10h20.

Conférence environnementale : des mots, encore des mots…

Comme l’année passée, les mesures annoncées à l’occasion de cette conférence environnementale sont ridicules face aux enjeux majeurs posés par la crise écologique et sociale. Là où une véritable révolution serait nécessaire, on a un discours flou et des effets d’annonce. Pas surprenant que le Medef et la FNSEA soient satisfaits !
La réduction de 50 % de la consommation d’énergies fossiles d’ici 2050 ? Déjà très insuffisant (pour sauver le climat, il faudrait 80 à 95 % de réduction d’ici 2050), cet objectif est parfaitement farfelu sans les moyens pour y parvenir, à commencer par la réquisition, l’appropriation publique et sociale des grandes entreprises de l’énergie (EdF, GdF-Suez, Total) et de leurs profits, pour les intégrer, avec Areva à un grand service public. Sur le climat, aucun engagement chiffré n’a bien en-tendu été pris.

Des paroles (en l’air)...
Comme ça fait bien, Hollande a annoncé que la France accueillera la conférence climat en 2015. Il s’est engagé à abonder le Fonds vert pour le climat décidé à Durban en 2011 afin « d’aider les pays pauvres à faire face au réchauffement ». Au mieux effectif en 2020, ce fonds est emblématique du cynisme des pays riches qui, au lieu de prendre des mesures pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, préfèrent faire l’aumône pour éponger les catastrophes annoncées.
Alors que de nombreux réacteurs ont dépassé trente ans, l’hypothétique fermeture de Fessenheim ne  permettra pas de réduire la part du nucléaire, puisque le gouvernement poursuit la construction et la promotion de l’EPR... Tout en continuant de livrer du MOX au Japon ! De plus, il n’exclut pas l’indemnisation des industriels de la filière nucléaire, comme en Allemagne, provoquant ainsi le doublement de la facture d’électricité. Ayrault nous enfume avec une contribution du nucléaire dont personne n’a compris le mécanisme et une annonce sur le développement des énergies renouvelables sans expliquer ni quand ni comment.
Enfin, rien sur les moyens nécessaire à l’agence de la biodiversité. Une seule phrase annonçant 2 000 emplois d’avenirs, donc précaires,  pour  la transition énergétique pourtant porteuse de milliers de créations d’emplois. Quant au pitoyable « plan agrobiologie » de Le Foll, en place en 2014, on at-tend encore le début d’une mesure concrète : aujourd’hui, seulement 4 % des terres cultivables sont en bio. Ridiculement insuffisant. 

… et des actes : la taxe carbone ! 
Dès 2014, ce sera le retour de la taxe carbone de Sarko version moins « père  fouettard » : la contribution climat énergie. Selon Ayrault, cette taxe intégrée à la consommation des produits énergétiques (TICPE) serait neutre car intégralement reversée aux principaux contributeurs, les ménages eux-mêmes, pour l’amélioration de l’habitat. De qui se moque-t-on ? Des millions de petits revenus, de locataires, de mal-logés qui paieront la taxe alors que les riches rénoveront ? 
L’objectif n’est pas de réduire les émissions polluantes mais de contenter EELV qui menaçait de quitter le gouvernement. Ayrault prétend éliminer les algues vertes une semaine après avoir simplifié l’agrandissement et la création de nouveaux méga-élevages porcins (jusqu’à 2 000 porcs). Quant aux émissions dues aux transports, rien sur le diesel, la taxe sur les poids lourds reportée sine die et rien sur la gratuité des transports publics, mesure pourtant efficace et non punitive.
Pour cela, il faudra faire entendre nos choix en dehors des salons dorés de leur république !