92 % de la population de notre planète respire de l’air pollué, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publié récemment. Et trois millions de personnes décèdent chaque année des conséquences de la pollution : maladies cardiovasculaires, cancers des poumons, maladies pulmonaires chroniques, infections respiratoires...
Les régions du monde récemment industrialisées (notamment la Chine et l’Asie du Sud-Est) sont les plus fortement touchées, et les pays « à revenus faibles ou intermédiaires » concentrent le plus grand nombre de décès : « les gens sont plus sujets aux maladies à cause de leur mode de vie (cigarette, alcool, obésité), et la pollution de l’air a un effet dévastateur sur leur santé ».
L’OMS recommande « d’intensifier les contrôles dans l’industrie, de réduire la part des transports individuels motorisés, d’augmenter la part des transports publics, combinés à des transports actifs comme le vélo ou la marche. Il faut redessiner tout le système », précise un des médecins auteurs du rapport.
Dans un rapport publié à la même date, la Banque mondiale s’inquiète elle aussi « de l’air irrespirable qui tue et coûte de l’argent » : 5 110 milliards de dollars par an au niveau mondial ! Elle note que la pollution atmosphérique est au quatrième rang des facteurs de risques de décès dans le monde et qu’elle est responsable de la mort prématurée de 5,5 millions d’hommes et de femmes dans le monde en 2013.
Mais, pour « mener à bien la transition vers une économie mondiale sobre en carbone », le président de la Banque mondiale et la directrice du FMI, Christine Lagarde, ont créé lors de la COP21 un « comité de haut niveau pour la tarification du carbone » constitué de chefs d’État, d’autorités nationales et infranationales, d’entreprises, d’organisations de la société civile. Bref, les principaux pollueurs sont donc chargés... de lutter contre la pollution ! Ce système marche vraiment sur la tête.