Publié le Jeudi 18 septembre 2025 à 14h00.

Après une rentrée scolaire catastrophique, réussir le 18 et ses suites

En cette rentrée, il manque un adulte dans trois établissements scolaires sur quatre. Les huit années de macronie sont un désastre pour le secteur. Pour la première fois, deux dates de mobilisation émergent dès le mois de septembre. Les manifestations du 10 ont été relativement bien suivies par les enseignantEs et leurs syndicats, et touTEs se préparent à la grève du 18, dont on espère qu’elle marquera le début d’une lutte d’ampleur, notamment pour la défense de l’école publique.

Il y a deux ans, Macron affirmait que « l’éducation fait partie du domaine réservé du président ». Qu’on en juge. En huit ans, 8 865 postes d’enseignantEs ont été supprimés dans les collèges et lycées, 1 200 en voie professionnelle et, rien que pour cette rentrée, 2 000 classes sont fermées dans les écoles. Le bâti scolaire est à l’image que nos gouvernants se font de l’éducation et du réchauffement climatique : 63 % des établissements ont connu des températures supérieures à 30 °C l’année dernière et plus de la moitié subissent des températures inférieures à 18 °C en hiver. La dégradation des conditions de travail et des salaires est telle que deux collègues sur trois ont envisagé de démissionner dans les collèges et lycées. Rappelons que, rien que cette année, près de 2 000 postes d’enseignantEs ouverts aux concours n’ont pas été pourvus.

Une rentrée épuisante

Élisabeth Borne, ministre démissionnaire de l’Éducation, reconnaissait elle-même qu’elle n’était « pas spécialiste de l’éducation ». Les huit mois qu’elle a passés à Grenelle le prouvent. Parcoursup a encore laissé près de 100 000 jeunes sans solution d’études supérieures à cette rentrée. L’ajout d’une épreuve de mathématiques au bac pour touTEs les élèves de Première cette année montre à quel point le bac Blanquer est bancal.

En outre, le maintien des jours de carence, les projets d’augmentation des franchises médicales, le plafonnement à 90 % du paiement des journées maladie prévu au budget 2025 montrent ce que pensent fondamentalement Macron et ses sbires : les fonctionnaires (et assimiléEs) sont coupables d’être malades ! Et ce n’est pas l’annonce par Lecornu du maintien des deux jours fériés qui change la donne.

Macron, démission !

La profession a plutôt bien accueilli le départ de Bayrou, qui a couvert pendant des années des viols et violences en milieu scolaire. L’appel « Bloquons tout » du mercredi 10 septembre n’a pas entraîné une grève massive dans l’éducation nationale (les taux étant à relativiser car la mobilisation a eu lieu un mercredi). On note cependant une présence enseignante importante dans les manifestations de la journée. À l’appel de l’intersyndicale nationale, la profession se prépare à une grève importante pour le 18 septembre.

Si le mot d’ordre de démission de Macron est dans beaucoup de bouches, il nous faut aussi affirmer positivement ce que nous voulons à la place : pour commencer, que tous les postes soient pourvus. Cela passe par des augmentations de salaire immédiates et par l’amélioration des conditions de travail. Prenons sur les profits ou sur le budget de l’armée pour financer l’éducation et la santé ! Macron a montré qu’il est incapable d’une telle politique et c’est pour cela qu’il doit partir, laissant la place à celles et ceux qui défendent notre camp social.

Construire une lutte sur la durée

Pour imposer un gouvernement des travailleuses et travailleurs, il est indispensable de construire une mobilisation sociale massive. Cela se prépare dès le 18 septembre et au-delà, par des assemblées générales de grévistes qui discutent de leurs revendications et des prochaines échéances de leurs luttes.

De notre point de vue, les blocages et les grèves ne sont pas contradictoires. Nous défendons la mise en place de piquets, de barrages filtrants et, si possible, de blocages dans les écoles, collèges, lycées et universités — bref, partout où il y a suffisamment de grévistes pour le faire. La tête de l’État vacille et nous pouvons nous en débarrasser, si nous nous y mettons touTEs ensemble !

Commission éducation nationale