Après l’usine Ford, c’est la Papeterie de Bègles qui ferme ce mois-ci. Le groupe Etex, propriétaire, licencie 91 salariéEs, sans compter un certain nombre d’emplois induits qui disparaîtront dans la foulée.
C’est la répétition d’une histoire semblable à tant d’autres. Un capitaliste (belge celui-là) décide de se désengager parce qu’officiellement l’activité est déficitaire, d’après son calcul évidemment.
Démonstration est encore faite qu’un groupe peut recevoir des subventions publiques pendant des années et tout arrêter quand bon lui semble. Et face à ce cynisme habituel des capitalistes, il y a le « laisser-faire » scandaleux des pouvoirs publics. Aucune intervention notable ni de l’État ni des collectivités territoriales, toujours -confortablement installées dans leur impuissance.
Assurer la continuité de l’activité
Certes, il y a eu quelques mots du maire EÉLV de Bègles et une déclaration du président PS de la Métropole, comme quoi ils travailleraient à un maintien de l’activité. Mais rien de sérieux n’a été entrepris, à part des tables rondes ou autres réunions aussi rituelles qu’inefficaces.
Il n’est jamais question de confrontation pour imposer quoi que ce soit à l’industriel, ni pour récupérer l’argent public, ni pour lui imposer une quelconque responsabilité sociale. Alors que la solution est clairement dans la prise en main de l’outil de travail, la réquisition, pour permettre aux salariéEs mettre en œuvre leur projet qui assurerait une continuité de l’activité et la préservation de tous les emplois. Et la « crédibilité » d’un tel projet dépend du soutien des pouvoirs politiques, un peu comme pour les « Fralib » (1336) du côté de Marseille.
Les salariéEs résistent comme ils peuvent, trouvent les appuis qu’ils peuvent, s’accrochent et refusent de se résigner. Forcément, dans la période actuelle c’est très compliqué, on le voit pour les Fonderies de Bretagne ou du Poitou, pour les GMS en Creuse ou les Bosch en Aveyron. Il manque la pression forte d’en bas, l’expression d’une colère large et convergente pour bousculer les pouvoirs politiques, pour imposer les expropriations ou les réquisitions collectives.
Si les capitalistes ne savent pas quoi faire des usines, les salariéEs et la population réunies ont à la fois le savoir-faire et les idées pour produire toutes les choses si utiles, nécessaires voire urgentes.