Publié le Lundi 16 juin 2014 à 10h10.

Haribo (Uzès) : un confiseur voyou se sucre sur le dos de ses salariés !

À Uzès (30), à la fin de nombreux contrats précaires, trois intérimaires d’Haribo – Jimmy, Sylvain et Jilali – ont décidé d’attaquer la direction de l’usine devant les prud’hommes de Nîmes en 2013. 

Cumulant environ 600 contrats d’intérim durant 5 à 9 ans, ils demandent la requalification de leurs contrats en CDI, ce qui est parfaitement légal. Récemment une quarantaine d’autres intérimaires de cette usine l’ont obtenue grâce à la riposte menée par la CGT Haribo. De convocations en convocations devant les prud’hommes, Haribo a réussi à chaque fois à faire retarder l’examen du cas de ces trois employés précaires. Pourquoi considère-t-on que les salariés, eux, peuvent attendre que le patron veuille bien s’expliquer ? Contrairement aux dirigeants d’Haribo, ces trois intérimaires n’ont plus rien pour vivre. De plus, ils ne trouvent pas de travail, refusés par les DRH des entreprises, mis sur une liste noire. Eux et leurs familles sont condamnés sans pitié à la misère et au désespoir.

Chantage à l’emploiPourtant Haribo est loin d’être une PME en difficulté. Selon des chiffres récents, la filiale du géant allemand réalise plus de 200 millions d’euros de chiffre d’affaires à Marseille, et à Uzès, il produit 50 000 tonnes de bonbons. La société y emploie 400 salariéEs en CDI et a employé jusqu’à 80 intérimaires par semaine (car leurs contrats sont établis à la semaine).Dans une petite ville comme Uzès, située dans une région qui connaît un fort taux de chômage, le chantage à l’emploi joue à plein de la part d’Haribo qui utilise sans vergogne les intérimaires comme « variable d’ajustement », selon l’expression technocratique chère aux économistes capitalistes. Haribo peut ainsi réaliser d’énormes bénéfices, ce qui lui permet entre autres de consacrer 10 % de son chiffre d’affaires à la communication, mais pas de donner à ses intérimaires de longue durée le CDI auquel ils ont droit !

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