Publié le Dimanche 22 décembre 2013 à 17h46.

La Poste : grève historique dans les centres de tri

Le jeudi 12 décembre, l’ensemble des centres du réseau de traitement et d’acheminement du courrier étaient en grève à l’appel des 7 organisations syndicales représentatives dans l’entreprise. Le personnel s’est mobilisé massivement.

Face à l’ampleur des restructurations en cours sur le réseau du courrier, une riposte unitaire sur des mots d’ordre communs était une nécessité absolue. En effet, la situation est alarmante. D’ici fin 2014, ce sont une douzaine de centres qui sont appelés à fermer sur l’ensemble du territoire. Plus de 2 000 emplois sont impactés : des reclassements et mobilités forcées, avec le plus souvent un allongement de trajet non négligeable (plusieurs dizaines de kilomètres supplémentaires par jour), des changements de métier...Les dirigeants de La Poste ont reçu l’ensemble des fédérations syndicales le 13 décembre. Méprisants, ils n’ont pas compris le message : non seulement ils refusent l’arrêt des fermetures mais vont même jusqu’à s’en complimenter, arguant que c’est la seule solution face à la baisse des volumes de courrier. Ils oublient de dire que La Poste a investi plus de 3 milliards d’euros il y a moins de 10 ans et surdimensionné l’outil industriel. Et ce sont aujourd’hui les personnels qui devraient faire les frais d’une stratégie foireuse ?

Un gouvernement aux abonnés absentsDans ces discussions, manque un interlocuteur de taille, l’État, actionnaire principal, mais également signataire du contrat de service public. Alors que le gouvernement ne cesse de clamer que sa première préoccupation est l’emploi, il laisse La Poste massacrer les emplois et accentuer la désertification de la présence postale dans des zones déjà sinistrées économiquement et socialement (Picardie, Seine-Saint-Denis, Loire, Aveyron...). L’État, grand pourvoyeur du service public postal ? Il refuse pourtant de compenser intégralement les coûts liés à l’exercice des missions de service public, laissant chaque année une ardoise à La Poste de 400 à 500 millions d’euros !La grève du 12 décembre l’a démontré : les personnels sont bien décidés à ne pas se laisser faire et à lutter pour conserver leurs emplois dans les sites où ils exercent aujourd’hui. Ils n’ont pas dit leur dernier mot. Espérons que l’ensemble des fédérations syndicales saura les entendre et continuera la lutte à leurs côtés !

Bruno Quignard