Publié le Dimanche 24 novembre 2013 à 20h15.

La Redoute : « zéro licenciement, dix ans de garantie »

Une « inacceptable brutalité »... C’est ainsi que Martine Aubry a réagi à l’annonce par François Pinault de sa volonté de se débarrasser de La Redoute avant la fin de l’année.

À quelques mois des élections municipales, elle en appelle à la « responsabilité morale » de l’actionnaire principal du groupe Kering (ex Pinault-Printemps-La Redoute), dont la fortune personnelle est estimée à 11 milliards d’euros.Cela fait pourtant plusieurs mois que les syndicats tirent la sonnette d’alarme. Une première manifestation avait rassemblé 700 salariés le 22 octobre. Le 7 novembre, ils étaient près de 1 500 à manifester à Lille à l’appel de l’intersyndicale CGT-CFDT-SUD aux cris de « zéro licenciement, dix ans de garantie ».

Aubry s’agiteLe directeur général du groupe Kering avait confirmé le projet d’externalisation de la logistique et des plate-formes téléphoniques (1 400 et 250 salariés) et de cession de la branche distribution de La Redoute, précisant que « le projet de reprise ne pourra se faire qu’avec des conséquences significatives sur l’emploi, supérieures ou égales à celles du premier plan de 2008 » (la Voix du Nord du 6 novembre). Autrement dit : au moins 672 nouveaux licenciements !Martine Aubry s’agite dans la presse pour dénoncer la « précipitation » de François Pinault et exiger d’être reçue. Peu de chances cependant qu’elle entende le délégué CGT qui lui demande de plaider pour une loi contre les licenciements dans les sociétés qui font des bénéfices : 1,2 milliard en 2012 pour le groupe Kering et ses activités recentrées sur l’industrie du luxe (Gucci, Saint-Laurent, etc.).Les salariés de La Redoute ne pourront compter que sur leur détermination, l’extension de leur lutte et la coordination avec les nombreux autres salariés victimes ou menacés par des plans sociaux dans le Nord-Pas de Calais. Ils devront imposer le blocage des licenciements et les 10 ans de salaire qu’ils exigent dans leurs manifestations et que Pinault et le groupe Kering ont largement les moyens de financer.

Correspondant