C’est fait ! Les fédérations du commerce CGT, FO, SUD et UNSA ont saisi le Conseil d’État suite au décret scélérat autorisant l’ouverture dominicale des magasins de bricolage. Elles comptent bien faire suspendre ce dernier après l’audience prévue le 6 février.
Dans le même temps, l’accord de branche sur les contreparties liées au travail dominical a, lui, été signé par la CFDT, la CFTC et la CGC... Nonobstant le fait qu’il reprend, pour l’essentiel, les dispositions qui existaient déjà dans les enseignes concernées, il n’en demeure pas moins qu’il découle d’une situation illégale. C’est ce que vient de confirmer la récente condamnation par la Cour de cassation de Bricorama à verser de lourdes astreintes à FO, pour l’ouverture dominicale illicite de plusieurs de ses magasins franciliens.
Se rassembler, mobiliserPour autant, la ligne de démarcation syndicale n’est pas figée. Ainsi, en Seine-et-Marne, le plus grand magasin Carrefour de France est attrait en justice pour non-respect de la législation relative au travail de nuit par la CFDT et l’UNSA, et le Printemps Haussmann l’est, lui, par les syndicats CFDT et CGT de l’entreprise.Ces procédures ne manqueront pas d’être impactées par la décision d’ici avril prochain du Conseil constitutionnel, saisi par le parfumeur Sephora suite à la fermeture nocturne de son magasin des Champs-Élysées.Au delà du succès ou pas de ces actions juridiques d’ampleur, les syndicats du secteur, qui ne compte que 2 % de syndiquéEs, ont tout intérêt à se rassembler pour initier, y compris sur le plan interprofessionnel, des mobilisations dans les entreprises comme localement. La campagne des municipales est aussi l’occasion de rappeler que nos dimanches, qui peuvent faire l’objet de dérogations de la part des maires et des préfets, et nos nuits, ne sont pas à vendre !
LD