Le G20 de Toronto des 26 et 27 juin aura coûté près d’un milliard d’euros. L’austérité, c’est bon pour les peuples et les travailleurs, pas pour les maîtres du monde. Ceux-ci, protégés par 20 000 policiers qui ont réprimé violemment les manifestations, se sont mis d’accord sur la politique des pays riches pour « réduire d’au moins de moitié les déficits d’ici à 2013, et stabiliser ou réduire les coûts de la dette publique sur le PIB d’ici à 2016 » et approuver les mesures draconiennes prises contre le monde du travail. Mais pour décider de quoi que ce soit de contraignant à l’égard des banques et autres responsables de la crise, ils ont décidé d’un commun accord… que chaque pays ferait comme bon lui semble.
Obama a certes mis en garde contre la menace que les plans d’austérité font peser sur les possibilités de reprise économique mais les résultats de ces avertissements sont pour le moins dérisoires. Et Sarkozy de lui emboîter le pas pour tenter de donner le change : « Le G20 n’a pas fixé d’objectifs de réduction de déficit ni de dette à l’échelle planétaire. »
Certes, il était difficile au G20 de proclamer l’austérité planétaire ! Il ne pouvait pas fermer les yeux sur la reprise « fragile et inégale », sur « le taux de chômage qui atteint des niveaux inacceptables dans certains pays », les excès de rigueur qui « dans les plus grands pays risquent de compromettre la reprise »... Mais pour conclure, « des finances publiques solides sont essentielles pour soutenir la reprise »… Tout et son contraire, car les grandes puissances sont bien incapables d’avoir une politique commune.
Les prétentions du G20 à réguler la finance et taxer la spéculation se sont évanouies devant les intérêts des multinationales et des groupes financiers qu’il représente.
Le bluff se révèle au grand jour. Les inquiétudes d’Obama relayées par Sarkozy ont bien du mal à masquer la réalité : la sortie de crise est un mirage. Même quand ils parlent de relance ou de croissance, c’est de profits qu’il s’agit.
Et derrière leurs discours lénifiants se profile la concurrence acharnée qu’ils se livrent sur le marché mondial, au mépris des travailleurs et des peuples, dans une folle fuite en avant destructrice.
Yvan Lemaitre.