Sur la lancée des premières révolutions arabes, le peuple syrien lutte depuis plus de dix mois, avec un héroïsme incroyable pour réclamer la liberté et la dignité. Chaque jour, bravant les arrestations, la torture et très souvent la mort, des hommes, femmes, enfants et vieillards descendent dans la rue pour la chute du régime dictatorial des Assad. Epouvantés par le rôle qu’on leur fait jouer, de plus en plus de militaires désertent et rejoignent les insurgés. Ceux-ci, malgré toutes les manœuvres d’un régime aux abois qui fait tout pour diviser les communautés du pays entre elles, sont parvenues à rester unis et quasiment tout le temps pacifiques dans l’organisation de leur mouvement. Depuis quelques jours, le bain de sang commandé par Bachar al-Assad est encore monté d’un cran pour écraser la population de manière radicale, dans toutes les villes du pays.
Le peuple syrien ne cesse d’appeler au secours. Cet appel doit de toute urgence être entendu par le mouvement ouvrier européen, les syndicats, les associations, les partis de gauche. Il faut démontrer au pouvoir syrien, et surtout aux populations soulevées et martyrisées de ce pays, que les peuples partout dans le monde sont du côté de l’insurrection, que ce régime sanguinaire n’a plus aucune légitimité nulle part.
Parce que le passé nous a hélas appris que les grandes puissances, quoi qu’elles en prétendent servent leurs intérêts égoïstes, nous ne pouvons en aucun cas nous fier aux manœuvres étatiques en cours, menées par une monarchie d’Arabie Saoudite absolutiste et qui aide la répression actuelle au Bahrein, par le pouvoir turc qui écrase les kurdes, par les pouvoirs des USA, de la Grande Bretagne ou de la France qui ont fait la preuve de leur « efficacité » en Irak, en Afghanistan et qui abandonnent le peuple palestinien à la colonisation israélienne. Aucune confiance non plus dans les pouvoirs chinois et russe qui ont gagné leurs galons oppresseurs en Tchétchénie et au Tibet. Il faut exiger le départ des dirigeants syriens, mais en refusant toute intervention militaire impérialiste au Moyen-Orient, qui serait une nouvelle catastrophe. C’est pourquoi le NPA s’adresse à toutes les forces politiques, syndicales et associatives pour qu’une mobilisation citoyenne devienne enfin visible dans les villes de France, et proclame :
Halte au massacre du peuple syrien, les peuples du monde crient avec lui : Bachar dégage !
Le 31 janvier 2012.