Cette phrase, qu’on pouvait lire sur une banderole samedi 19 octobre à Lisbonne, donne la mesure de la colère qui s’étend dans toute l’Europe. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Les mêmes politiques d’austérité répandent la même pauvreté. Des budgets semblables provoquent le même jour des manifestations de dizaines de milliers de personnes en Italie et au Portugal.
À Lisbonne et Porto, les manifestantEs refusent une nouvelle cure d’austérité. Parmi les mesures les plus contestées figurent des réductions de salaire de 2,5 à 12 % pour les fonctionnaires et des retraites de près de 10 % pour les anciens salariés du secteur public. À Rome, ils étaient des dizaines de milliers à manifester contre le plan de rigueur budgétaire annoncé la veille par le gouvernement Letta, qui se concrétise par d’importantes coupes dans les prestations sociales. Ils et elles exigeaient « un logement et un salaire pour tous ».
Au Portugal, les manifestants réclament la démission du gouvernement de centre droit et une nouvelle manifestation est appelée pour le 1er novembre. À Rome la manifestation regroupait aussi bien le syndicat autonome Cobas, des militants des droits des immigrés ou du droit au logement que les « No-Tav », opposants au projet de TGV Lyon-Turin. Dans les deux cas, les gouvernants répondent par la répression. Au Portugal, ils prétendaient empêcher les manifestations de passer par les ponts.
En Italie, un très important dispositif policier avait été déployé et une quinzaine de personnes ont été interpellées.
Ce n’est ni une coïncidence ni un hasard du calendrier. Dans toute l’Europe, les gouvernements, qu’ils soient de droite, du centre ou socialistes, imposent des politiques d’austérité sans fin. Partout ils essaient de faire croire que ces politiques sont un mal nécessaire pour rembourser la dette, réduire le déficit, sortir de la crise... Leur Europe de la concurrence libre et non faussée aboutit à une course infernale à qui tirera le plus les exploitéEs vers le bas, vers plus de précarité, plus de pauvreté, plus de désespoir...Notre Europe était dans la rue ce samedi à Rome, Lisbonne ou Porto.
Christine Poupin