Publié le Dimanche 15 mars 2015 à 20h50.

Finances : «Tant que l’orchestre joue, il faut continuer à danser»...

On est entré dans « l’ère de l’argent gratuit » note le journal les Échos. Effectivement les banques européennes (sauf les grecques qu’il faut continuer à étrangler pour faire céder complètement le gouvernement Tsipras) reçoivent de la Banque centrale européenne (BCE) des milliards qui ne leur coûtent rien...

Celle-ci a entamé ce lundi 9 mars son gigantesque programme de rachat de titres pour 1 000 milliards d’euros. Du coup, les indices boursiers (qui reflètent le prix moyen des échanges d’actions sur chaque Bourse) montent : depuis le début de l’année le CAC 40 a progressé de plus de 16 %, le Dax allemand de plus de 17 % et la Bourse de Milan de plus de 18 % ! Aux États-Unis, c’est encore mieux : les indices boursiers ont retrouvé leur niveau d’avant la crise.

Certes, les prévisions économiques s’améliorent : la BCE annonce désormais une croissance moyenne de 1,5 % en 2015 dans la zone Euro, la baisse du prix du pétrole y contribue. Mais, même si elle se concrétise, le niveau du chômage ne sera que très peu entamé. De ce point de vue, aux USA, la situation semble meilleure : le chômage baisse... mais si on examine vraiment les chiffres, on constate que la proportion d’Américains au travail est particulièrement basse. Beaucoup de chômeurs découragés ne cherchent plus d’emploi et disparaissent des statistiques...

Quoi-qu’il en soit, la grande foire spéculatrice a repris et le niveau des Bourses tend à décoller complètement de l’économie réelle. Du côté du crédit, par exemple aux États-Unis, la reprise de l’industrie automobile s’appuie sur une envolée du crédit aux acheteurs, et le nombre des défauts ne cesse d’augmenter. Pour faire de l’argent, les banques américaines ont recommencé à ouvrir les vannes et une bonne partie des nouveaux crédits ressemblent aux « subprimes » qui ont favorisé la crise immobilière, puis financière, en 2007-2008.Le terrain financier est donc miné mais, comme le déclarait un banquier américain en 2007, « Tant que l’orchestre joue, il faut continuer à danser ». D’autant que, avec la complicité des gouvernements de droite et de gauche, les conséquences du prochain et inévitable gros couac de l’orchestre seront reportées sur ceux qui ne dansent pas mais triment tous les jours.