On l’a appris grâce à un article de Libération publié le 1er juin1. Et comme l’affirme le journaliste Guillaume Gendron, « même les connaisseurs les plus blasés des mille histoires kafkaïennes découlant chaque jour de l’occupation israélienne n’en reviennent pas. » De quoi parle-t-on ? De l’annonce faite par l’« administration civile » israélienne (l’autorité en charge de l’administration des territoires palestiniens occupés) de son intention de vendre aux enchères deux salles de classe en préfabriqué, financées par l’Union européenne et destinées à des enfants palestiniens d’Izbiq, au nord-est de la Cisjordanie, que l’armée avait confisquées.
Et le journaliste de Libération de poursuivre : « C’est par une petite annonce publiée début mai dans les colonnes du quotidien populaire local Maariv que les diplomates européens ont eu des nouvelles de leurs salles de classe, dont ils avaient officiellement réclamé la restitution aux bénéficiaires et la réinstallation au moment de leur démantèlement. » De toute évidence, les « réclamations » n’auront pas suffi, et Israël, qui a pour habitude – coloniale – de revendre les biens confisqués en Cisjordanie, ne porte guère d’intérêt à l’avis des diplomates européens en poste à Jérusalem.
Pourquoi se priver ? Malgré des gesticulations et des rapports vite remisés dans les placards, l’Union européenne et ses États-membres n’exerce, sauf rare exception, aucun type de pression réelle sur l’État d’Israël, y compris lorsque celui-ci détruit des équipements financés depuis l’Europe. Il n’y a pourtant guère d’autre solution face à un État qui ne comprend que le langage du rapport de forces : boycott, désinvestissement et sanctions restent les meilleurs moyens pour faire payer à Israël le prix de l’occupation et de la négation des droits nationaux des PalestinienEs.
J.S.
- 1. Guillaume Gendron, « Israël : l'armée veut revendre des salles de classe financées par l'UE pour des Palestiniens », liberation.fr, 1er juin 2019.