Au moment même où nous défilions le samedi 12 avril, les rues de Rome résonnaient des mêmes slogans que ceux scandés à Paris. Une manifestation « contre l’austérité et la précarité » rassemblait plus de 20 000 personnes, à l’appel des mouvements sociaux.
Le nouveau décret gouvernemental « jobs act » accroissant la flexibilité, et le projet de « simplification du code du travail », cautionnés par les directions syndicales, sont à l’origine de cette mobilisation nationale, regroupant des mouvements aussi divers que les Notav (mouvement anti-TGV du Val d’Aoste), No Muos (contre la répression en Sicile), différents centres sociaux, ou des associations de défense du droit à l’avortement. Parmi les nombreuses banderoles émaillant le cortège, celle des étudiants « Des métropoles aux universités nous assiégerons l’austérité et la précarité »... « Maison Revenu Dignité »... Sous les ovations des manifestants, les Anonymous annonçaient l’attaque réussie du site de la présidence du Conseil, tandis que des bâtiments officiels étaient la cible de nombreux jets de détritus. Des affrontements très violents entre une partie des manifestants et la police anti-émeutes ont éclaté aux environs de Piazza Barberini faisant une trentaine de blessés.
En l’absence d’une riposte des directions du mouvement ouvrier à la politique d’austérité et de casse sociale du gouvernement Renzi, le mouvement social ne peut que compter sur lui-même pour créer ses propres organes de coordination. C’est ce qu’ont commencé à faire les manifestants à l’assemblée générale qui s’est tenue à Porta Pia et transformée en « campement des indignés ».