Le drapeau de Kanaky flotte enfin sur tous les bâtiments publics du territoire. Vingt-deux ans après les accords de Matignon-Oudinot et douze ans après ceux de Nouméa, la légitimité du peuple kanak sur sa terre est enfin reconnue. La visite de François Fillon a marqué cette reconnaissance, certes symbolique puisque les drapeaux tricolores et européens sont toujours en place eux aussi. Les discours ont été centrés sur l’avenir du territoire, l’accord de Nouméa prévoyant en 2014 le début des consultations sur l’indépendance ou non de la Nouvelle Calédonie. Sans surprise, Fillon a réaffirmé son souhait que soit maintenu « ce lien qui nous unit depuis plus de 150 ans », le lien colonial qui permet aux multinationales, au premier rang desquelles Areva, de tirer des profits considérables de l’exploitation du nickel et des autres richesses de cette terre et de l’océan qui l’entoure. Les partis indépendantistes ont salué la levée du drapeau de Kanaky tout en mesurant le chemin restant à accomplir pour une pleine souveraineté.