Il y avait eu la répression organisée par les Frères musulmans contre les révolutionnaires égyptiens. C’est maintenant l’armée au pouvoir qui se charge de cette sale besogne. Le 5 septembre, Haitham Mohamadain a été arrêté à un poste de contrôle militaire à Suez alors qu’il prenait un bus en provenance du Caire.
Avocat très connu, il est membre du Centre El-Nadim, une ONG égyptienne qui assure bénévolement l’aide médicale et juridique aux victimes des violations des droits de l’homme, défendant notamment les travailleurs en lutte. C’est aussi un des dirigeants des Socialistes révolutionnaires, une organisation d’extrême gauche opposée aux Frères musulmans et à l’armée. Incarcéré, il a été l’objet d’une dizaine de chefs d’inculpation, entre autres celui d’appartenir « à une organisation clandestine visant au changement de gouvernement par des méthodes terroristes »…
Cette arrestation a suscité samedi dernier de nombreuses manifestations, notamment au Caire devant le bureau du procureur général et à Alexandrie en face de la Cour de Justice. Haitham Mohamedain a été finalement libéré mais sans retrait des inculpations. C’est un premier succès des mobilisations contre ceux qui veulent écraser le mouvement social. En revanche, d’autres restent en prison comme un journaliste, Ahmed Abou Deraa, accusé d’avoir filmé des actions de l’armée dans le Sinaï.
À travers cette vague de répression, on voit que les militaires ne visent pas seulement les Frères musulmans mais s’attaquent aussi au front révolutionnaire, notamment à celles et ceux qui unissent les revendications démocratiques et les luttes sociales. Malgré tous ces obstacles, la révolution engagée en janvier 2011 continue.