Publié le Vendredi 2 novembre 2012 à 22h34.

Mahmoud Abbas et l’Autorité palestinienne désavoués.

 

Le samedi 20 octobre, des élections municipales étaient organisées en Cisjordanie, premier scrutin depuis la victoire du Hamas aux législatives en janvier 2006.
Ces élections n’étaient que partielles, dans la mesure où le Hamas a refusé d’y participer et de les organiser à Gaza, estimant qu’aucune élection démocratique ne peut se dérouler sans une réconciliation avec le Fatah. Les résultats du scrutin sont néanmoins révélateurs. La faible participation (mois de 55 % contre 73 % lors des municipales de 2005) et l’absence de compétition (une seule liste dans 181 localités) ou de candidats (aucune liste dans 80 localités) révèlent un désintérêt inédit. Qui plus est, l’absence du Hamas n’a pas entrainé de triomphe du Fatah dans les 92 localités où se sont déroulées des élections « normales ».
En effet, si le mouvement emporte près de la moitié des sièges, ses listes ont été battues dans les principales villes, notamment Jénine, Naplouse, Ramallah et Béthléem. Dans les trois premières, ce sont des dissidents du Fatah qui ont gagné, contre les candidats soutenus par Mahmoud Abbas. À Hébron, seule grande agglomération dans laquelle le Fatah l’a emporté, la participation était d’à peine 33 %.
La direction de l’Autorité palestinienne n’est donc guère légitime dans la population, pas plus qu’elle ne l’est au sein de son propre mouvement. Au-delà, c’est le système mis en place depuis les accords d’Oslo qui a été rejeté. En refusant de participer au vote ou en rejetant les candidats du système, les Palestiniens ont en effet exprimé un message clair : « nous arrêtons de cautionner cette farce ».
Julien Salingue