Publié le Vendredi 31 octobre 2025 à 09h00.

Meurtri mais déterminé, le peuple ukrainien se bat

Si les manœuvres diplomatiques occupent le devant de la scène, le peuple ukrainien, dans un contexte de plus en plus difficile, continue de résister, y compris dans les zones occupées.

Les revirements incessants de Trump maintiennent un climat d’incertitude, cherchant à pousser l’Ukraine et la Russie à négocier un cessez-le-feu, au détriment d’une véritable négociation de paix. Le gel du conflit sur les lignes de front actuelles serait défavorable à l’Ukraine. Il constituerait un gain majeur pour Poutine.

Face au double jeu des Russes (parler de négociations tout en intensifiant les opérations militaires), l’Union européenne n’arrive pas à trouver une position commune de soutien efficace à l’Ukraine. Son aide militaire reste en deçà des besoins. Elle peine à s’imposer dans les négociations et renâcle à utiliser les avoirs russes gelés depuis le début de l’invasion à grande échelle (près de 200 milliards d’euros).

La population civile paie un lourd tribut

Les attaques de drones et de missiles contre les infra­structures énergétiques entraînent un risque d’effondrement partiel de la « vie normale », faute de chauffage, d’électricité, d’eau. Cette semaine, les Russes ont bombardé des habitations et une école maternelle de Kharkiv, avec des enfants à l’intérieur. Ils mènent de véritables chasses contre les civils avec des drones FPV dans les villes, notamment à Kherson. En violation du droit international, les occupants transfèrent et placent des milliers d’enfants ukrainiens pour les « russifier ».

Sur une ligne de front globalement figée, les tentatives d’infiltration des troupes russes maintiennent la pression sur l’armée ukrainienne : si leurs gains restent limités, cette guerre d’usure impose un coût humain, matériel et économique énorme pour l’Ukraine.

En ciblant des raffineries et des dépôts de munitions à l’intérieur de la Russie, les forces ukrainiennes portent des coups sérieux à l’économie russe. Hausse des prix et pénuries de carburant commencent à peser sur la vie quotidienne et le moral de la population. Ces frappes réussies accentuent les difficultés financières du régime.

Une résistance acharnée

Encouragés par le succès des mobilisations contre la corruption en juillet, syndicats et associations citoyennes se battent. Les syndicats contestent les projets de lois qui affaiblissent les droits des travailleurEs et leurs conditions de travail, notamment Be Like We Are (Soyez comme nous sommes) dans le secteur de la santé. Bilkis, association féministe, inclusive et anticapitaliste, fournit des produits de première nécessité et des médicaments aux femmes, aux personnes déplacées ou vulnérables.

Bien d’autres, Solidarity Collectives, le syndicat étudiant Priama Diia, l’organisation politique Sotsialnyi Rukh, articulent une solidarité active et concrète, la défense des droits de toutes et tous et la perspective d’une Ukraine libérée du joug des oligarques et de l’agenda néolibéral.

En Crimée et dans les zones occupées, des mouvements semi-clandestins intensifient leurs activités contre les occupants, contre la militarisation forcée ou l’imposition de la ­nationalité russe. Atesh (partisans ukrainiens, Tatars, opposants russes) et Yellow Ribbon combinent apparitions symboliques et opérations de sabotage qui ciblent la logistique ennemie (lignes ferroviaires, dépôts de munitions).

Sur le front, à l’arrière, dans les territoires occupés, malgré l’épuisement et les souffrances de près de quatre ans d’une guerre meurtrière, dans l’incertitude des tractations diplomatiques, le peuple ukrainien résiste.

Dominique – Groupe intervention Ukraine