Publié le Dimanche 3 avril 2011 à 15h21.

Pour Sarko, le LKP c’est l’AQMI et l’Outre-mer une néo-colonie

2011 a été décrétée par la France année de l’Outre-mer. A cette occasion Sarko-Zebulon et sa clique raciste ont décidé de sauter sur Petit-Bourg, comme autrefois la légion avait sauté sur Kolwezy. Le 9 janvier, jour de carnaval, Sarko tient un discours méprisant envers les populations d’outre-mer. Et c’est pas Man Penchard et Toto Lurel, avec autant de charisme que des huitres un soir de réveillon, qui vont lui tenir la dragée haute.

Devant une assemblée payée pour l’écouter, Sarko commence son discours par l’assassinat des deux jeunes français au Niger, rappelant que la France luttera sans relache contre les terroristes mais omettant de dire que les amis et familles des victimes le tiennent pour responsable en pointant les agissements de la France en Afrique depuis 2007. Puis Zebulon revient à la situation guadeloupéenne et verse sa larme de crocodile sur les victimes des récentes inondations, puis, les diarrhées verbales sarkozystes comparent le LKP à…l’AQMI. Et d’adopter un discours de terroriseur de terroriste. Qu’on se le dise, il ne laissera pas les Guadeloupéen-ne-s sombrer dans un destin qu’ils ne souhaitent pas. L’Etat colonial français emploiera la force nécessaire pour lutter contre cette bande de terroristes du LKP!!!

Sarkozy menace et traite de «minorité» les 100000 Guadeloupéen-ne-s qui luttent contre la pwofitasyon. Le résultat ne s’est pas fait attendre. La répression à l’encontre des opposants politiques, avocats, journalistes indépendants s’abat comme une pluie d’obus. Et le gouvernement s’assoit sur les accords Bino qui devaient assurer les augmentations de salaires, mais aussi l’emploi prioritaire pour les natifs, la formation des jeunes et la réduction du chômage endémique. La situation des Guadeloupéen-ne-s s’aggrave alors que les Békés, eux, se portent mieux grâce aux nouvelles dispositions financières que leur homme de paille leur offre sur un plateau en or, pourvu qu’ils le lui rendent en 2012.

Car Zebulon sait aussi manier la brosse à reluire. C’est ainsi qu’il a rendu un vibrant hommage aux élus locaux de tous bords pour leur courage d’avoir dit «non à la violence, non au pouvoir de la rue et de défendre les institutions de la République.». En clair, merci les gars, il vous revaudra ca … enfin s’il y pense. Il est vrai que pendant les grèves, on a pu assister à un balais élyséen, de nos élus en quête d’un poste ministériel. Lurel et Penchard, Bonnie And Clyde version tropicale, ont pu compter sur les services de Patrick Karam, le domien de service UMP et homme à tout faire en sarkoland.

Sarkozy est un grand ami des «ultramarins»...enfin des castes dirigeantes. Pour preuve, c’est à lui personnellement que l’électeur Martiniquais et guyanais a demandé de régler le problème de la double collectivité territoriale. N’écoutant que son bon cœur, le Roi de la Com’ nous organise un référendum. Mieux, il trouve que la Polynésie, ses belle plages, sa mer bleue nucléaire, n’est absolument pas bien gouvernée. Et bien, ca va changer en … 2012. Et pour assurer la promotion de la fameuse di-ver-si-té en Outre-mer, rien de tel que de nommer des commissaires de police … de couleur (laquelle, cela reste encore à déterminer).

Dans un discours type Dakar-bis, Sarkozy rappelle aux Guadeloupéen-ne-s quelques «vérités». Tout d’abord, la Guadeloupe c’est la France et pas question qu’il en soit autrement. Ensuite, Sa Majesté fait passer la défiscalisation pour un progrès social, les banquiers pour l’Abbé Pierre, tout en nous demandant de faire un «petit effort national» en nous ponctionnant 300 millions d’euros. Et qui après ca, ose encore dire que les colonies coûtent cher au contribuable français!?

Comme on peut le constater, Sarko a une certaine idée de la France néocoloniale. Non, cette année 2011 on n’exposera pas de sauvage en cage au bois de Vincennes, mais on demandera à nos sportifs d’assurer le rôle de promoteur de cette grande fumisterie. Sauf bien sur à Anelka, qui lui, doit d’abord demander pardon à la Nation française pour l’offense de 2010.

Mariam Seri-Sidibe