La semaine anticoloniale et antiraciste, qui est désormais une quinzaine, se déroulera cette année du 14 février au 3 mars. Son seul intitulé devrait suffire à indiquer que nous devrons comme chaque année y prendre toute notre part.
La « semaine » s’ouvrira par le salon anticolonial, les 15 et 16 février (1) toujours aussi alléchant en termes de débats, musique, animations, stands. Elle se clôturera par une manifestation le 1er mars, à partir de la place de la République dont le cœur de cible sera la dénonciation de l’intervention colonialiste en Centrafrique contre laquelle le réseau Sortir du colonialisme, initiateur de la « semaine », s’est pleinement engagé, avec une forte implication du NPA. Occasion pour nous d’appeler une fois de plus, et avec force, au retrait des troupes françaises, et plus généralement à la fin complète de la présence militaire française en Afrique, d’un interventionnisme qui ne tend qu’à installer et soutenir des dictateurs corrompus, et d’une politique de prédation, via nos grandes entreprises, des richesses de ce continent.
Il ne saurait être question ici d’énumérer les très nombreuses manifestations auxquelles donnera lieu cette quinzaine. Le programme complet est d’ailleurs accessible sur anticolonial.netDans le cadre du salon, ne manquons toutefois pas de signaler le débat « Armée française et Françafrique » animé par Survie. De même, la brutalité et la dangerosité de la campagne d’extrême droite « jour de retrait de l’école », confortée d’une certaine manière par le positionnement à côté de la plaque du gouvernement, incitent-t-elles à aller écouter Christine Delphy parler du « féminisme décolonial ». Quant au débat Oslo 20 ans avec Pierre Stambul, de l’UJFP, il est susceptible de représenter un excellent remède contre la dieudonnite, dont les très mauvaises recettes du docteur Valls ont fait un mal endémique.
On citera aussi la campagne BDS, objet d’une désinformation particulièrement pernicieuse. Le colloque sur les enjeux actuels des indépendances interdites (Comores/Mayotte, Nouvelle Calédonie/Kanaky, Polynésie) ou la Journée des peuples encore colonisés par la France seront d’autres occasions de balayer au plus près de notre porte.L’habituelle Assemblée des peuples sans État viendra en écho à la manifestation de janvier en mémoire des femmes kurdes assassinées à Paris. Et le rassemblement de soutien au peuple sahraoui (aux Invalides) sera suivi, le soir même, d’une soirée Sahara occidental et Palestine : état de la colonisation et luttes sur place.Une soirée mérite toute notre attention, c’est celle du 24 février (2) dont le NPA a pris l’initiative, et qui a pour ambition de traiter du racisme anti-Roms. L’occasion de faire le point sur la répression spécifique dont ils sont devenus la cible. L’occasion aussi d’analyser la fonction de ce racisme, et de nouer des contacts militants pour le combattre. Cette soirée sera animée par le collectif la Patate chaude (3) et commencera à 18 heures avec le film de José Vieira, le Bateau en carton. Elle sera suivie d’un débat en présence de Saimir Mile (président de la Voix des Rroms), Umberto Guerra (président de Rromeurope), Etienne Liebig (auteur du livre De l’utilité politique des Roms) et de Martin Olivera (de l’association Urba Roms).
Yvon Sellier et François Brun
1 – À La Bellevilloise, 19-21, rue Boyer, Paris 20e2 – À l’Espace Jean Dame, 17 rue Léopold-Bellan, Paris 2e3 – Contact : collectif16septembre.wordpress.com