Publié le Vendredi 14 octobre 2011 à 14h59.

Solidarité avec le peuple syrien. A bas Bacher El Assad ! Dans la rue le 15 octobre

Depuis plusieurs mois le peuple syrien s’insurge contre le régime de Bachar El-Assad. Il s’agit d’une des dictatures les plus étouffantes du monde, celle d’un clan familial qui usurpe une image nationaliste mais a en fait mis le pays en coupe réglée depuis quarante ans. Ces dernières années, les difficultés économiques se sont accrues, pendant que la consolidation du pouvoir de Bachar succédant à son père Hafez, décevait tout espoir populaire d’ouverture politique.

Le peuple syrien a pris sa place dans l’embrasement de la région arabe à la suite des révolutions tunisienne et égyptienne. La réponse de Bachar face aux manifestations, c’est une action systématisée de massacres des populations civiles, hommes et femmes, enfants et vieillards; une politique de mitraillages, de tortures, de disparitions par milliers, d’interdiction de tout accès à une information indépendante. Mais la population surmontant la peur continue de descendre dans la rue avec un courage inouï face aux chars, criant son exigence de la fin du régime et du jugement des criminels au pouvoir. Les défections de soldats et d’officiers refusant le rôle qu’on veut leur faire jouer se multiplient. Les tentatives des milices du régime visant à dresser les communautés les unes contre les autres, se heurtent à la détermination d’un mouvement qui se proclame pacifiste et unifiant tous les syriens, quelles que soient leur religion ou leur culture d’origine. L’assassinat il y a quelques jours de l’opposant kurde Mechaal Temmo a ainsi provoqué de nouvelles manifestations de masse réclamant justice.

Dans cette situation dramatique, le peuple syrien ne cesse d’appeler à la solidarité internationale. Il est plus que temps de répondre à cet appel pour soutenir les manifestants syriens, pour obliger tous les gouvernements à caractériser les crimes de masse dirigés par Bachar, et à prendre toutes les sanctions diplomatiques et économiques capables de saper le pouvoir syrien et d’empêcher son impunité.

Pour autant, nous n’attendrons rien du Conseil de Sécurité de l’ONU ou de la Cour Pénale Internationale de La Haye. En effet, quelle légitimité ont ces instances sans aucun contrôle démocratique et structurées pour protéger les grandes puissances et leurs proches alliés ? Faut-il rappeler qu’au Conseil de Sécurité, les 5 « grands » possèdent le droit de veto qui ont permis que jamais les gouvernants des USA, de la France, la Grande-Bretagne, la Russie ou la Chine n’ont été inquiétés pour leurs crimes ? Que la guerre en Irak a été lancée sous sa bénédiction, pendant qu’Israel évite toute condamnation de sa politique coloniale ? Quant à la Cour Pénale Internationale, elle ne met en cause que les rares dictateurs du Tiers-Monde abandonnés par leurs « parrains », mais ni un Bush, un Poutine, un Netanyahou ou un Ben Ali. Ainsi, seul le peuple syrien est digne de juger Assad et son clan !

Alors que les dirigeants des grandes puissances ne font que mener un jeu cynique, c’est au mouvement ouvrier et populaire de construire la solidarité internationale. Les forces de gauche ou anti-impérialistes ne doivent plus hésiter. Sous prétexte qu’Assad s’est moins aligné que d’autres régimes arabes sur les USA et Israel –même s’il n’a jamais vraiment aidé la lutte contre les occupations et la domination néo-coloniale-, ou craignant une montée de l’intégrisme religieux, certains anti-impérialistes ne soutiennent pas l’insurrection syrienne. C’est un contre-sens ! La place des anti-impérialistes et des anticapitalistes, c’est d’agir aux côtés des révolutionnaires arabes, mobilisés dans tous les pays concernés pour la démocratie politique et sociale, contre la corruption et l’absolutisme des régimes en place au-delà de leurs différences.

Manifestation unitaire à Paris samedi 15 octobre 14h30,

de la place de la République à la Bastille

Contre les massacres en Syrie

Pour interpeller les chefs d’Etats du prochain G20 à Cannes