La campagne de récolte de signatures pour l’initiative « Pour des transports publics gratuits, écologiques et de qualité » a commencé lundi 21 mars. Le comité réunit les quatre jeunesses des partis de la gauche genevoise, à savoir la Jeunesse solidaire – solidaritéS Jeunes, les Jeunes POP, la Jeunesse socialiste et les Jeunes Vert·e·s.
Le but de l’initiative est clair : favoriser la mobilité douce dans un contexte social et écologique devenu critique. Elle s’inscrit dans la lignée d’autres initiatives pour des transports publics gratuits, dans les cantons de Vaud ou Neuchâtel notamment, et des mesures dans ce sens dans de nombreuses villes européennes et des États-Unis, signe de la volonté grandissante de pouvoir bénéficier de transports publics accessibles et de qualité. Si les GenevoisEs avaient refusé une initiative similaire en 2008, le contexte a beaucoup évolué depuis. À situation urgente, mesures radicales.
Changer de paradigme
Au-delà de la récolte de signatures, le comité d’initiative devra peut-être faire face à un combat constitutionnel. La gratuité pose en effet un problème juridique. La Constitution fédérale stipule que « les prix payés par les usagers des transports publics couvrent une part appropriée des coûts ». Jugée anticonstitutionnelle à Fribourg mais validée très récemment dans le canton de Vaud, l’incertitude plane concernant la future décision du Conseil d’État genevois. Les initiantEs soutiennent qu’à travers impôts et taxes, les usagerEs couvrent une part appropriée des coûts, proportionnellement à leurs revenus.
Osons espérer que la majorité « rose-verte » du Conseil d’État, dont les jeunesses sont engagées pour l’initiative, n’empêchera pas de soumettre le projet au vote. Cette question essentielle ne sera pourtant abordée qu’au terme de la campagne de récolte de signatures, à savoir le 20 juillet prochain.
C’est pleine de confiance que la Jeunesse solidaire se lance dans la récolte. Les quelques stands déjà organisés nous l’ont montré : la population réclame l’entière prise en charge par la collectivité d’un service public essentiel. Si la gratuité n’est pas une fin en soi, elle représente un signal fort. L’écologie punitive ne séduit pas comme peuvent en témoigner le refus de la loi CO₂ ou la mobilisation des gilets jaunes en France. Rendre les TPG gratuits, c’est offrir concrètement une contrepartie à la population en échange des efforts que l’urgence climatique impose. Changeons de paradigme et montrons tout ce qu’une société socialement et écologiquement responsable a à offrir !
Paru dans le n° 404 de solidaritéS (Suisse)