À la suite de l’accord russo-américain conclu le 14 septembre à Genève pour éliminer l’arsenal chimique syrien, les négociations entre les différentes grandes puissances se poursuivaient afin de parvenir à une résolution de l’ONU encadrant le désarmement chimique en Syrie.
L’accord russo-américain, accepté par le dictateur Al-Assad, prévoit les inspections des experts de l’Onu et la destruction vérifiable d’ici le milieu de l’année 2014 de tous ses arsenaux chimiques. Fabius, le ministre des Affaires étrangères, a réaffirmé la volonté de Paris de voir une « résolution robuste et contraignante », il a cependant posé « trois exigences », notamment que la résolution « prévoit que des mesures sous chapitre VII [de la charte de l’ONU] puissent être prises » en cas de non-respect par Damas de ses engagements de désarmement, ce qui constitue le point de discorde principal entre les puissances occidentales et la Chine et la Russie. Par le passé, Russes et Chinois se sont opposés à trois reprises à des projets de résolution du Conseil de sécurité visant à exercer des pressions sur le dictateur syrien.
Au même moment, le président de la coalition nationale syrienne, Ahmad Djarba, s’est dit prêt à participer à une conférence sur la paix à Genève si elle vise à instaurer un gouvernement de transition doté de pleins pouvoirs.
La pire des solutions
L’accord russo-américain et l’acceptation par la coalition nationale syrienne, soutenu par les puissances impérialistes occidentales, démontrent une nouvelle fois la volonté de celles-ci et de l’opposition bourgeoise opportuniste de vouloir mettre fin au processus révolutionnaire syrien. La « solution yéménite », changer la tête du régime tout en conservant sa structure, reste celle priviligiée par tous les acteurs impérialistes, alliés ou opposés au régime syrien.
Le mouvement populaire s’est à de nombreuses reprises opposé à ce genre de « solutions politiques » qui va à l’encontre de ses intérêts. Le maintien du régime serait en effet la pire des solutions. En Syrie, le mouvement populaire continue son combat quotidien contre le régime tyrannique des Assad et contre les groupes djihadistes qui sont également des ennemis de la révolution et de ses objectifs.
Lors des grandes manifestations du vendredi, les comités locaux de coordination (CLL) ont publié un communiqué le 20 septembre 2013 dont le titre était « Seuls les Syriens vont libérer la Syrie » affirmant notamment que malgré la brutalité du régime syrien et la faiblesse de la communauté internationale, la volonté du peuple syrien n’a cessé d’augmenter pour s’engager et rejoindre la révolution et que la volonté du peuple syrien restera l’arme la plus puissante contre la tyrannie. Dans ce même communiqué, comme le mouvement populaire dans sa grande majorité, les CLL s’opposent également au remplacement d’une tyrannie par une autre, et dénonce les pratiques du groupe djihadiste de « l’État islamique de l’Irak et du Levant » (EIIL), qui « ne diffèrent pas des pratiques du régime syrien dans la répression et la suppression de la liberté d’expression ».
Les combats entre l’armée syrienne libre et l’EIIL se multiplient dans les régions libérées, tandis que ce denier continue également ses attaques contre les milices et populations kurdes. L’opposition populaire n’a cessé de croître dans les régions libérées de la tutelle du régime contre l’EIIL et d’autres groupes djihadistes. La révolution populaire syrienne, dont l’auto-organisation est une des caractéristiques principales, est loin d’avoir disparu…