Publié le Vendredi 26 septembre 2025 à 09h00.

Trump veut mettre fin à la liberté d’expression aux États-Unis

Trump a lancé une offensive visant à mettre fin à la liberté d’expression aux États-Unis. La liberté d’expression n’est pas seulement protégée par la Constitution et par la loi, elle fait aussi partie de l’histoire et de la culture américaines. 

Trump ne censure pas littéralement les contenus : il utilise plutôt sa richesse personnelle et les pouvoirs de contrainte économique du gouvernement pour intimider les médias et les universités.

Contrôler la télévision

La semaine dernière, Trump et son administration ont provoqué le licenciement de Jimmy Kimmel, un humoriste connu pour ses critiques acerbes contre Trump. Kimmel avait plaisanté en suggérant que Tyler Robinson, l’assassin du podcasteur d’extrême droite Charlie Kirk, pourrait être « l’un des leurs », ce qui a indigné l’extrême droite. Brendan Carr, président de la Commission fédérale des communications (FCC), a aussitôt suggéré la suspension de Kimmel. La FCC n’a aucun pouvoir légal sur le contenu médiatique, mais Carr a laissé entendre que si la chaîne ne se conformait pas à cette exigence, le réseau et ses filiales pourraient perdre leur droit de diffusion. ABC, la chaîne de télévision américaine appartenant désormais au groupe Walt Disney, a donc licencié Kimmel, qui avait une audience d’environ 1,7 million de spectateurEs chaque soir.

En juillet, CBS, la Columbia Broadcasting Network, aujourd’hui détenue par Paramount Global, avait déjà annoncé le licenciement de Stephen Colbert. Suivi par trois millions de spectateurs, il est lui aussi un critique acerbe de Trump. Les deux chaînes, ABC et CBS, dépendent de l’approbation de la FCC pour mener à bien des opérations de plusieurs milliards de dollars (fusions et acquisitions), ce qui les rend particulièrement vulnérables aux pressions.

Attaquer la presse écrite

Trump s’en est aussi pris à la presse écrite. En juillet, il a porté plainte contre le Wall Street Journal, News Corporation et son propriétaire Rupert Murdoch pour avoir publié un article évoquant la carte d’anniversaire qu’il aurait signée pour le pédocriminel Jeffrey Epstein. Et en septembre 2025, Trump a poursuivi le New York Times pour diffamation, réclamant 15 milliards de dollars, l’accusant d’avoir nui à ses affaires avant l’élection de 2024. 

Mettre la pression sur les universités

Trump a également mené campagne pour transformer le visage des universités américaines, qu’il accuse d’antisémitisme, de promouvoir les « idéologies » LGBT et trans, et de mener des politiques de diversité, d’équité et d’inclusion prétendument « racistes envers les blancs ». Il a affirmé que l’enseignement supérieur était de gauche, voire communiste. Il a coupé des centaines de millions de dollars de financements pour la recherche et a intenté des procès afin de contraindre certaines universités à changer leurs programmes et leurs personnels.

Trump suggère désormais que tout média audiovisuel le critiquant devrait perdre sa licence. Il faut continuer à défendre la liberté d’expression aux États-Unis d’Amérique.

Dan La Botz,
militant de DSA (Democratic Socialists of America)