Le projet de loi travail a cristallisé une colère palpable dans la jeunesse. Pas étonnant quand on voit ce que prévoit la loi : augmentation du temps de travail, diminution des salaires, facilité de licenciement… Pour la jeunesse, c’est l’assurance d’être la génération chair à patron... et elle l’a bien compris !
L’appel à la mobilisation sur les réseaux sociaux pour le 9 mars a débouché sur la mise en place d’un cadre unitaire solide : deux réunions de 21 organisations de jeunesses se sont tenues pour préparer la contre-offensive. Et depuis la fin des vacances d’hiver, le mouvement se développe rapidement sur le terrain. Du jamais vu depuis 2006 !
Une attaque qui réveille une colère importante !
Les jeunes se rendent compte de plus en plus massivement que cette réforme est pensée contre nos conditions de travail actuelles ou futures. La discussion sur le fond de la réforme, de la flexibilisation du temps de travail aux accords d’entreprise qui prévaudront sur le code du travail, en passant sur la facilitation des licenciements, progresse à grand pas. C’est aussi parce que nous sommes déjà souvent les premières victimes de cette précarité.
Mais la colère qui se cristallise dans la jeunesse va en fait plus loin que cette réforme, elle se fait contre la politique du gouvernement. C’est la volonté de rattraper le temps perdu de la contestation, de la mobilisation, qui s’exprime. Myriam El Khomri aura beau répéter qu’il serait « absurde » que les jeunes aient peur de cette réforme, la pilule est trop grosse pour passer : « Nous ne sommes pas des imbéciles », comme le dit l’appel adopté ce lundi 7 mars par 400 étudiantEs au Mirail à Toulouse.
Avec ces appels d’assemblées générales exigeant le retrait pur et simple du projet de loi, la jeunesse montre qu’elle a parfaitement compris la contre-réforme, et refuse de travailler plus pour gagner moins. L’idée qu’il faut partager le travail entre toutes et tous pour en finir avec le chômage se répand, bien au-delà des brochures des jeunes du NPA !
Ce n’est qu’un début, la peur doit changer de camp
La date de mobilisation du 9 mars a permis de regrouper les jeunes à la fois en assemblée générale et dans la rue. Une soixantaine d’AG ont eu lieu dans les universités pour préparer la mobilisation, ainsi que des blocages dans les lycées… La mobilisation s’étend et s’organise. Très probablement ce sont des dizaines de milliers de jeunes qui ont défilé dans les rues ce mercredi partout en France. Avec le report, le gouvernement a montré qu’il commençait à prendre peur... Mais il n’a pas réussi à enrayer le mouvement.
Les premières assemblées générales dans les facs ont été des réussites : 400 à Toulouse alors que la rentrée se faisait le matin même, 300 à Grenoble, 200 à Limoges, et 700 à Paris 8 ce mardi 8 mars… La veille, l’appel de l’assemblée générale de Toulouse avait fixé une date nationale de mobilisation le jeudi 17 mars, entérinée le soir même par la nouvelle réunion des organisations de jeunesse.
Construire le mouvement par l’auto-organisation et la convergence
Ainsi, la détermination règne dans les facs et les lycées pour dire stop à la politique pro-patronale du gouvernement PS. Le mouvement n’en est qu’à ses débuts. Nous sommes déterminés à le construire, à lui permettre de s’étendre en le dotant de ses propres structures d’auto-organisation (assemblées générales dans les facs et les lycées, coordinations régionales et nationales avec des délégués élus et révocables..). Assurer cette démocratie est une condition pour gagner, de même que travailler à la convergence avec les salariéEs en lutte, et entre les différents secteurs de la jeunesse.
C’est ainsi que nous pourrons avancer dans la construction du rapport de forces nécessaire pour faire plier ce gouvernement, vers la grève générale.
Correspondants du NPA Jeunes