La jeunesse était affichée comme la priorité du gouvernement durant la campagne électorale. Après que l’emploi des jeunes a «été une question centrale lors de la Grande Conférence sociale des 9 et 10 juillet derniers», le gouvernement lance... un contrat précaire supplémentaire : le contrat « emploi avenir » (CEA).
Voici en quelques lignes le projet de loi. Le contrat est au choix un CDI ou un CDD d’un an minimum et trois ans maximum. On se doute que dans le contexte actuel les contrats signés seront en grande partie des CDD. L’employeur reçoit une aide de l’État couvrant 75 % du salaire (au Smic) pour les contrats dans le secteur non marchand et 35 % pour le secteur marchand. C’est encore une fois un joli cadeau pour les entreprises.Surtout, le scénario du film est connu à l’avance : à la fin des trois années et donc de l’aide de l’État, l’employeur n’aura pas les «moyens» et se séparera du jeune... Le gouvernement a déjà prévu le coup et propose notamment de recourir à de l’alternance après le CEA. L’alternance, rappelons-le, qui prévoit un salaire inférieur au Smic. Rien de moins donc qu’un cercle vicieux de précarité à l’horizon pour les jeunes.Petite devinette qui illustre tout à fait la logique de ce gouvernement. Quelle est la ville choisie pour être pilote de ces contrats ? Amiens ! En clair, tu refuses de subir le chômage et les discriminations quotidiennes dans ton quartier, le gouvernement t’envoie la répression et des sous-emplois pour continuer à t’exploiter. C’est cela la politique du Parti socialiste.150 000 CEA d’ici fin 2014La « grande concertation » étant passée, le gouvernement compte aller vite. Le projet de loi a été présenté en conseil des ministre le 29 août et son adoption est prévue au plus tard à la mi-octobre. Le but étant que ces contrats entrent en vigueur le 1er janvier 2013 avec un objectif de 150 000 CEA pour la fin 2014. Et puisque ce contrat est plein « d’avenir », un dispositif similaire est prévu pour les étudiants qui veulent devenir professeurs. Ils vont ainsi pouvoir remplacer les vrais postes qui manquent dans l’Éducation nationale, et que Peillon se garde bien de créer, par des contrats de douze heures où ces étudiants serviront un peu à tout et rien...Non à la précaritéCe qu’il faut pour préparer un avenir décent pour les jeunes : c’est supprimer tous ces contrats précaires. La seule norme doit être le CDI et rémunéré avec un vrai salaire, permettant de vivre décemment et de faire ses propres choix lorsqu’on est jeune. Ça suffit d’être la variable d’ajustement des capitalistes !Cette mesure s’inscrit dans une politique d’ensemble : contrats précaires dans la jeunesse et un avenir totalement bouché avec les suppressions d’emplois qui s’accumulent. Les jeunes ont donc toutes les raisons de se mobiliser contre le CEA lors de la journée d’action pour défendre l’emploi le 9 octobre.