Publié le Dimanche 1 mai 2016 à 22h15.

Jeunesse : Une goutte d’eau contre un océan de précarité !

Face à la mobilisation de la jeunesse contre la loi travail, le gouvernement tente de désamorcer la colère de deux manières : en jetant de l’huile sur le feu avec la répression, et en annonçant une série de mesures censées améliorer nos conditions de vies et d’insertions professionnelles...

Ces dernières sont des mesurettes qui ne changent rien : 500 millions d’euros pour plus 9 millions de jeunes de 15 à 25 ans ? Ce gouvernement veut acheter la paix sociale pour 56 euros par jeune… Valls était tout fier d’annoncer une amélioration des aides sociales pour la jeunesse, que cela soit au niveau des lycées ou au niveau étudiant. Pourtant, ces mesures continuent à ne s’adresser qu’à une minorité de jeunes qui ont réussi tant bien que mal à rentrer dans les cadres pour en bénéficier.

Ainsi l’augmentation de 10 % des bourses lycéennes, soit 63 euros par an, ce qui n’améliore pas fondamentalement la situation des lycéenEs en bénéficiant, et qui touchent de toute façon une toute petite minorité de lycéenEs. Car aujourd’hui seul 1 % des lycéenEs bénéficient d’une bourse, alors que le salariat a, lui, explosé ces dernières années.

Un nouvel échelon de bourse est créé pour les étudiantEs qui ne bénéficiaient que des exonérations des frais d’inscriptions, une aide de 1 000 euros. Aujourd’hui les étudiantEs qui bénéficient de la bourse sont issus de famille très précaires et celles-ci ne suffisent presque jamais, une majorité des étudiantEs étant obligés de se salarier pendant l’année ou pendant les vacances pour pouvoir faire face.

Ces mesures ne font que panser une fracture ouverte : celle de la précarité grandissante de la jeunesse.

Les autres annonces concernent une aide au premier emploi qui serait touché pendant 4 mois et uniquement par 126 000 jeunes à la rentrée... Autant dire qu’il s’agit d’une aide qui ne sera pas attribuée à tous les jeunes, ne couvrira pas le temps réel de recherche pour un premier emploi, et qui, de toute façon, sera d’un montant insuffisant pour faire face, par exemple, aux dépenses liées à un logement.

Contre cette blague du gouvernement, grève et mobilisation !

Une mesure spécifique à l’apprentissage est mise en place avec l’augmentation des salaires des apprentiEs qui touchent aujourd’hui entre 25 % et 78 % du SMIC. Une augmentation qui pourrait atteindre jusqu’à 40 euros par mois... Autant dire que les apprentiEs resteront une main-d’œuvre rémunérée en dessous du SMIC, et sans aucun droit sur le marché du travail : de grève, de contestation, de défense collective… Les chefs du patronat ont d’ores et déjà déclaré qu’ils refuseront d’augmenter les salaires des apprentiEs, alors qu’ils bénéficient de leur surexploitation.

Dans son flot d’annonces, le gouvernement pose aussi la question d’une nouvelle rencontre avec les « partenaires sociaux » pour discuter de mesures spécifiques jeunes sur la question du travail. Dans leur tête, la logique est toujours la même : des contrats spécifiques ou des parcours qui lient dérogation au droit du travail et salaire de misère.

Pour nous, pas question ! Il faut imposer un CDI pour touTEs, avec un salaire à hauteur des besoins pour vivre et être autonome, c’est-à-dire autour de 1 700 euros. Aujourd’hui, la mobilisation de la jeunesse se fait contre la loi travail, mais elle met aussi en lumière une société dans laquelle nous sommes de la chair à patron : contrat spécifiques, contrats précaires, salaires en dessous du SMIC, travail au noir, paye au lance-pierre, stages non rémunérés… Et souvent sans aucune possibilité de se défendre. Le gouvernement veut arrêter cette mobilisation en annonçant des mesurettes qu’il avait d’ailleurs pour certaines déjà en tête avant la mobilisation... Pour nous, ce n’est ni amendable ni négociable : retrait de la loi travail mais aussi de son monde !

Hermann