Cérémonie au drapeau, Marseillaise à la pelle, privations de liberté et punitions militaires ; les premières images du SNU n’ont fait que confirmer le caractère réactionnaire et nationaliste de cette nouvelle mesure du gouvernement. Si nous n’avons assisté cette année qu'à la phase d'essai avec quelques milliers de jeunes, ce « service » d'un mois a vocation à devenir obligatoire pour touTEs les jeunes de 16 ans d'ici 2026, sans possibilité d'exemption.
Cette mesure est la cerise sur le gâteau d'une politique qui dure depuis des années de la part de la classe dominante.
D'un côté, celle-ci enchaîne les attaques contre touTEs les travailleurEs, et parmi elles et eux les jeunes qui arrivent sur le marché de l'emploi. Augmentation de la durée légale du travail, réforme des retraites, vague de licenciements dans l'impunité pour des entreprises qui engrangent des milliards de profits et des millions d'argent public... La politique de la bourgeoisie propose aux jeunes cette alternative : chômage ou boulots précaires.
De l'autre côté, l'accès à l'éducation, déjà rivé d'inégalités pour les jeunes de classes populaires, leur est progressivement réduit. ParcourSup, augmentation des frais d'inscription dans le supérieur, réforme Blanquer... Rien que ces dernières années, les bancs des écoles et des universités ont fait l'objet d'un tri social méthodique, faisant ainsi des économies sur celles et ceux que l'on destine à devenir une main d'œuvre malléable et mal payée. Après ça, le gouvernement a beau jeu de défendre son SNU au nom de la « mixité sociale » !
Mais le gouvernement se méfie de celles et ceux à qui il promet un avenir de galères. Le SNU, c'est mettre au pas les jeunes et leur inculquer des valeurs qui ont tant de fois sauvé la mise à tous les bourreaux. La discipline, l'obéissance aux ordres, sans oublier le « patriotisme » que l’on propose à la jeunesse, cachent derrière le drapeau tricolore l'exploitation, l'oppression et les guerres dont les capitalistes français sont responsables à travers le monde.
Et dans ce contexte de montée des idées réactionnaires, les politiciens de gauche comme d'extrême droite jouent la surenchère nationaliste, chacun proposant sa propre mouture du SNU. Mais la solution n'est ni d'en allonger la durée, ni d'assurer sa propagande nationaliste dans l'enceinte de l'« école de la République », ni encore de changer la couleur de l'uniforme.
En décembre, les jeunes se sont mobiliséEs contre la politique de tri social dans l'éducation. Depuis mars, les jeunes sortent dans la rue de manière déterminée et massive contre la destruction de la planète. C'est ce même chemin de la lutte qu'il faut retrouver pour s'opposer au SNU.
L’horizon des jeunes ne doit pas être de se résoudre à payer les pots cassés du capitalisme à la place des responsables. C'est en s'organisant collectivement qu'elles et ils pourront faire face à cet embrigadement rétrograde, et espérer faire reculer le gouvernement.
Nous, les jeunes du NPA, affirmons notre internationalisme et notre volonté de nous mobiliser dès la rentrée, aux côtés de touTEs les jeunes, contre le Service national universel.
Communiqué du 4 juillet 2019, Paris.