Ce samedi 29 juin, le collectif justice pour Nahel organisait une marche blanche pour lui rendre hommage un an après son exécution à bout portant par un policier.
Il y a un an, Nahel était exécuté par la police. Ce meurtre sera justifié par l’article L435-1 du code de la sécurité intérieure qui autorise les policiers à faire feu notamment lors de contrôles routiers. Parmi plusieurs milliers de refus d’obtempérer chaque année, ce sont évidemment les personnes racisées qui sont les premières victimes de ce permis de tuer.
L’impossible deuil
Lors du rassemblement, Mounia Merzouk, la mère de Nahel, comme de trop nombreuses mères avant elle, a fait un discours poignant sur l’incapacité à vivre sans son enfant. Elle est revenue sur l’acharnement médiatique qui a voulu le faire passer pour un délinquant, comme si cela justifiait de mourir à 17 ans quand on est un Arabe de banlieue. Aussi sur la violence de savoir le meurtrier libre, dehors, la peur de pouvoir le croiser chaque jour. Ce policier, devenu millionnaire grâce à une cagnotte de la honte, une violence supplémentaire pour toutes les familles de victimes de violences policières.
C’est toute l’assemblée composée d’environ cinq cents personnes qui a ressenti ce sentiment d’injustice, renforcé par la peur de ce que les résultats du scrutin du premier tour des législatives allaient signifier pour les jeunes des quartiers populaires. Alors que les morts ont continué, comme Yahya tué le 19 juin dernier à Aubervilliers, quel sera le niveau de violence avec un appareil d’État aux mains de l’extrême droite ? Quel sera le niveau de brutalité de la répression ?
Pour Nahel, la vidéo de l’assassinat montrant que les policiers ont provoqué l’escalade après un profilage raciste n’a pas suffi à contrer la puissance de médias dominants qui ne discuteront que de la version policière. Surtout, les révoltéEs ont fait face à une répression brutale. La jeunesse qui s’est attaquée aux symboles de l’État et du racisme systémique a dû subir couvre-feu, arrestations, condamnations pour de simples vols et punitions collectives.
S’organiser pour obtenir satisfaction
Les scores du RN remettent au cœur du mouvement la lutte antiraciste et la nécessité de développer des collectifs antiracistes auto-organisés capables de s’opposer aux violences policières et au racisme systémique. Notre camp ne doit pas transiger sur la mise en place de mesures concrètes telles que l’abrogation de l’article L435-1 mais aussi de l’ensemble des lois sécuritaires et liberticides qui permettent de criminaliser massivement la jeunesse racisée ou encore le désarmement de la police, à commencer par les armes offensives qui mutilent.
Enfin, tant qu’il le faudra, nous continuerons de revendiquer, aux côtés des familles, la justice et la vérité pour les victimes des crimes policiers à commencer par le 6 juillet prochain lors de la 8e marche commémorative pour Adama Traoré, puis le 14 juillet au défilé internationaliste contre le fascisme et le colonialisme.