L’été et la rentrée sont marquées par la conjonction des crises actuelles : écologique, économique, sociale et politique. Notre camp social commence à relever la tête avec le mouvement Bloquons tout le 10 septembre et la grève interprofessionnelle du 18 septembre. La solution est entre nos mains, en approfondissant les crises pour renverser ce système.
L’été 2025 a été un des plus chaud jamais enregistré. Outre la canicule planétaire, les forêts ont brûlé en France et dans le monde. Des pluies diluviennes meurtrières se sont abattues au Pakistan et dans le sous-continent indien. De quoi convaincre le dernier des climato- sceptiques qu’il est urgent d’agir pour lutter contre la crise climatique. Le génocide a continué en Palestine, même l’ONU s’en est émue. Et rien n’est fait, ou si peu, par nos dirigeants pour y mettre un terme. Des flottilles de la liberté se sont élancées pour apporter des vivres aux gazaoui·es, nous leur souhaitons de réussir. À l’abri dans les bureaux climatisés de Matignon, Bayrou se souciait aussi peu de cela que des agressions de Bétharram et confirmait ses réformes d’austérité. Pour économiser 43,6 milliards d’euros, il planifie des réformes validistes de la prise en charge des soins, de l’augmentation de la franchise sur les médicaments et les consultations médicales, le contrôle accru sur les médicaments et consultations afférentes aux affections longue durée (ALD), sans compter le gel des salaires et pensions des fonctionnaires. Pour récupérer 14 milliards, loin de taxer les profits, Bayrou envisage de ne plus indexer l’impôt sur l’inflation, ce qui fera entrer 400 000 foyers dans l’impôt et, cerise sur un gâteau empoisonné, de supprimer deux jours fériés. Voilà ce qui l’a conduit à sa perte.
Alors, disons-le clairement : nous refuserons tout mic-mac gouvernemental qui voudra faire passer par la fenêtre la moindre proposition d’austérité du plan Bayrou !
Tout bloquer, en grève : reprenons la rue !
Les mobilisations sociales en cours sont de deux ordres. D’une part le mouvement Bloquons tout, qui emprunte aux Gilets jaunes leur envie d’en découdre avec le pouvoir et Macron et l’occupation de lieux emblématiques tout en s’en distinguant par son refus de tout confusionnisme raciste, et d’autre part l’appel internsyndical à la grève qui pose la question de qui crée de la richesse et de la mainmise du patronat sur les profits. De notre point de vue, rien n’oppose ces deux cadres, bien au contraire : ils se renforcent et mettent au centre la question clé de la démocratie (qui décide ? pour qui ? pour en faire quoi ?). Nous consacrons notre dossier à Ernest Mandel, mort il y a trente ans, infatigable théoricien marxiste et figure importante de la 4e Internationale, qui met justement en avant l’importance de l’hypothèse de la grève générale active (lire l’article de Sandra Cormier, p. 18) pour la prise du pouvoir par les exploité·es et les opprimé·es. Cette prise du pouvoir ne peut se faire qu’en repensant les lieux de démocratie directe (entreprise, école, hôpitaux, quartiers…) comme le montre l’article de Léon Crémieux (p. 22). Dans ce cadre, le parti est un soutien et un aiguillon pour notre classe (lire l’article d’Antoine Larrache, p. 15) et la jeunesse (lire l’article de Raphaël Greggan, p. 26). Outre son analyse de la situation économique (lire l’article de Simon Saissac, p. 11), Mandel a livré une analyse fine du fascisme qui reste d’une brûlante actualité (lire l’article d’Hafiza b. Kreje, p. 29) dans la situation instable de la période.
Approfondir la crise
Face à celles et ceux qui veulent préserver le système capitaliste, qui veulent sauver les maigres marges de manœuvre qui lui reste avant de sombrer, nous répondons que nous ne voulons plus des miettes, mais que nous exigeons maintenant tout le gâteau ! Nous voulons approfondir la crise politique, mais surtout étendre les foyers de résistance, pour résoudre les crises écologique, économique et sociale, en récupérant les profits que les capitalistes font sur notre dos et en mettant fin aux oppressions (sexistes, racistes, LGBTphobes) qui tuent et entretiennent le système. L’État n’est pas neutre dans la crise actuelle. Macron doit démissionner. Nous défendons le programme du NFP comme base d’unité de notre camp social, dans toutes les élections qui se présentent. Nous voulons un Nouveau front populaire vivant, adossé aux luttes sociales, tout en restant conscient·es qu’il n’y aura pas de solution totale dans le cadre de ce système.
Macron démission !
Il n’y a pas de mouvement social sans un mot d’ordre clair. Nous refusons la cure d’austérité de ce gouvernement et des suivants. Nous voulons des augmentations immédiates de nos salaires et de nos retraites, nous voulons un partage du travail entre nous toutes et tous, avec des augmentation des salaires et des retraites. Si cela signifie rogner sur les profits, alors c’est ce que nous ferons, tous ensemble, comme le rappelle la chanson «El Pueblo Unido Jamás Será Vencido».