« Chèque énergie », « chèque carburant », et maintenant « chèque alimentaire » ? À en croire le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, la dernière trouvaille du gouvernement pour lutter contre la hausse du coût de la vie serait donc une aide exceptionnelle sous forme de « chèque » pour « les plus modestes, ceux qui ont les revenus les plus faibles ». Sans davantage de précisions. Dans le même temps, la grande distribution se serait engagée sur le principe d’un « trimestre anti-inflation » (sic) dont le principe, toujours selon Le Maire, serait de « mettre en rayon des produits du quotidien à des prix préférentiels pour les consommateurs et protéger le pouvoir d’achat ». Le tout, bien évidemment, à la discrétion des distributeurs (Carrefour, Système U, Auchan, etc.), dont on imagine qu’ils seront fort généreux tant on connaît leur goût pour les solidarités.
Pour le pouvoir, malgré une inflation sur les produits alimentaires estimée à 14,5 % en un an par l’INSEE, deux principes demeurent : ne surtout pas augmenter les salaires et ne surtout pas contraindre les géants de la grande distribution à renoncer à leurs profits exorbitants. C’est ainsi que le projet de « panier anti-inflation », pourtant déjà peu ambitieux, qui consistait à exiger des distributeurs qu’il vende à prix presque coûtant une vingtaine de produits listés par les pouvoirs publics, a été abandonné. Avec cet aveu du ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau : « C’est compliqué parce que les grands distributeurs ne sont pas forcément d’accord sur le panier ».
Le deux poids deux mesures du gouvernement est une fois de plus particulièrement frappant. Aux capitalistes, on « demande » de faire des « gestes », sans aucune forme de contrainte, et lorsqu’ils ne sont pas d’accord, on dit « Bon tant pis ». Aux classes populaires, aux salariéEs et à la jeunesse, on impose toujours plus d’austérité, de précarité, de misère, et lorsque des millions de personnes font grève et/ou manifestent, on fait semblant de ne rien entendre et on n’hésite pas à réprimer. Il n’y a évidemment rien à attendre d’un tel gouvernement, au service des riches et des puissants, et seule notre mobilisation et notre détermination nous permettront d’arracher ce qui nous est dû : pour nos retraites, pour une augmentation générale des salaires et leur indexation sur l’inflation, pour reprendre ce qu’ils nous ont volé, c’est tout le pays qu’il faut bloquer !