La presse française est particulièrement partiale. Le Monde titrait mercredi 11 octobre « Après la terreur, la riposte d’Israël » ; Le Figaro empile les accusations politiques contre LFI, l’« attaque contre Israël », le « “chantage insupportable” du Hamas » ; et la palme revient à BFMTV qui réussit à publier sur la même page « les images de la traque des terroristes », plusieurs témoignages de Français en Israël, dont celui-ci : « “Ils ne font pas partie du genre humain” : Samuel Sandler réagit aux attaques du Hamas en Israël ».
Il semble qu’il n’y ait que des victimes israéliennes, agressées par des terroristes. Les comparaisons avec le Bataclan et le 11 septembre 2001 sont permanentes.
Sans parler de l’offensive des politiques. Élisabeth Borne est d’accord avec le CRIF qui prétend que LFI « renvoie dos à dos une démocratie attaquée et un régime terroriste assassin ». Elle déclare : « Les positions de La France insoumise sont bien connues […], c’est parfois une façon aussi de masquer une sorte d’antisémitisme ». Tandis que l’UEJF (Union des Étudiants juifs de France), soutenue par des députés de la majorité, menace de porter plainte contre le NPA pour « apologie du terrorisme ».
La presse internationale sonne très différemment. Le New York Times titre « Israël reprend des villes aux combattants du Hamas… », El Païs le dit ainsi « Guerre entre Israël et Gaza : l’armée israélienne reprend le contrôle de la frontière et affirme avoir trouvé 1 500 cadavres de miliciens du Hamas ».
L’offensive idéologique qui a lieu en France vise à nier la guerre coloniale, reprenant ainsi tous les discours qui avaient cours pendant la guerre d’Algérie. Il s’agit de nier la qualité de peuple aux PalestinienNEs pour défendre l’imaginaire sioniste selon lequel Israël serait « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ». Le vocabulaire colonial et raciste a pour fonction également de servir d’avertissement aux secteurs de la population de France qui voudraient se révolter contre l’ordre établi : pour celles et ceux qui nous gouvernent, la révolte est illégitime et soupçonnée de terrorisme. « L’ordre, l’ordre, l’ordre » réclamé par Macron fin juillet est incontestable. Avec les PalestinienNEs, avec touTEs les oppriméEs, contestons, révoltons-nous !