Le débat et le vote de la loi sur la « sécurisation de l’emploi », mise en musique légale de l’Accord national interprofessionnel du 11 janvier, devient un enjeu politique majeur. Les ambiguïtés du positionnement de Force ouvrière, dont les syndicats Renault approuvent dans cette entreprise des dispositions voisines de celles contenues dans l’ANI, et les tergiversations de la CGT dans la mobilisation font sortir de leur réserve les partisans du projet de loi.C’est ainsi que la CFDT diffuse largement des argumentaires défendant pied à pied, article par article le projet de loi scélérat. Les trois signataires (CFDT-CGC-CFTC) se sont même permis une diffusion massive de leur propagande à la Défense, le mercredi 12 février. Les signataires présentent les prétendues avancées (retraites complémentaires, chômage, temps partiels) comme essentielles, alors qu’il ne s’agit que de mesures au mieux cosmétiques, encadrées par des contraintes financières, ou parfaitement contournables et / ou inefficaces.D’un côté, le gouvernement justifie complètement les reculs offerts au patronat au prétexte d’une compétitivité censée sauver des emplois, mais qui ne sert qu’à sauvegarder les profits. De l’autre, Sapin, Ayrault, Montebourg et Valls se relaient pour marteler que les bons syndicalistes signent l’ANI pendant que les mauvais caillassent les flics et sabotent les usines… La répression des luttes s’imposerait donc, non seulement pour combattre les violences, mais aussi pour ne pas empêcher la bonne marche d’un système qui génère cette violence.Robert Pelletier
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