Le 14 mars les agentEs des Finances étaient appelés à être en grève nationalement, tout comme le 19 et le 28 mars. La colère gronde…
À l’appel de l’intersyndicale nationale Solidaires, CGT, FO, CFDT et CFTC de la Direction générale des Finances publiques (DGFIP), les agentEs des Finances publiques étaient appelés à une première journée de grève nationale et de manifestations régionales, le 14 mars. Au niveau national, le taux de grève s’élève à presque 30 %. Dans 10 départements, le taux de grève a dépassé les 50 %, et dans beaucoup il frôle ou dépasse les 40 %. Cette journée a été aussi marquée par de nombreux blocages des centres des Finances publiques sur l’ensemble du territoire, et également par de nombreuses manifestations ou rassemblements régionaux comme à Tourcoing, Toulouse, Strasbourg, Marseille ou Paris. À noter que depuis le 2 janvier et la mise en place du prélèvement à la source, des rassemblements, manifestations, grèves, actions et blocages ont été organisés sur tout le territoire. Des reconductions ont eu lieu en Gironde, dans le Tarn, dans les Pyrénées-Atlantiques, en Ariège et en Haute-Garonne, où le mouvement de piquet de grève est entré dans sa huitième semaine…
Projets mortifères pour les Finances publiques
Les raisons de la colère sont nombreuses, mais ce qui commence à mettre le feu aux poudres, c’est l’accélération de la liquidation de la DGFIP, de ses emplois, de ses missions, de son réseau de proximité, sans oublier la réforme de la fonction publique qui va aider à « liquider » une très grande partie des 105 000 agentEs et leurs garanties individuelles et collectives. Les projets mortifères pour les Finances publiques se multiplient : transfert de missions (le cadastre à l’IGN) ; la privatisation de certaines missions (la fin du paiement en numéraire dans les centres des Finances publiques à partir du 1er janvier 2020) ; la délocalisation de certaines missions des métropoles ; les suppressions d’’emplois (plus de 20 000 d’ici 2022) ; la création d’agences comptables pour le service public local ; la création d’une agence de recouvrement en dehors de la DGFIP ; sans oublier les algorithmes et l’intelligence artificielle pour le contrôle fiscal, en lieu et place des agentEs.
Le 28 mars : deuxième journée de grève nationale
On le voit, la colère est bien présente à la DGFIP et, pour faire monter la pression et faire converger l’ensemble des actions, mobilisations qui ont lieu chaque jour, une nouvelle journée de grève nationale aura lieu le 28 mars prochain, avec manifestation nationale à Paris. Avec la grève des douanierEs et désormais celle des agentEs des Finances publiques, le ministère des Finances et son ministre Darmanin sont fragilisés. Mais ce dernier reste droit dans ses bottes et continue, dans les interviews, à indiquer que les agents des Finances publiques ne servent plus à grand-chose…
La DGFIP n’est pas la seule administration à être attaquée par les pouvoirs publics et par ce gouvernement libéral. La fonction publique, les fonctionnaires, sont clairement dans le viseur et il faudrait sans aucun doute une mobilisation à la hauteur des attaques car une société sans services publics est une société plus inégalitaire. Mais une nouvelle fois, l’intersyndicale fonction publique semble préférer l’unité à 9 à l’action et la mobilisation…jusqu’à quand ?
Joséphine Simplon