Depuis plus d’un an et demi, les prix ont flambé et ne redescendront pas, et nos salaires ne les ont pas suivis, y compris dans la fonction publique.
Ce constat est partagé assez largement. Les salariéEs ont demandé des augmentations de salaire pour pouvoir maintenir leur pouvoir d’achat. Les fonctionnaires n’ont pas fait exception en exigeant le dégel du point d’indice grâce auquel le salaire des fonctionnaires est calculé.
Une prime et pas d’augmentation de salaires
Le gouvernement, comme à son habitude, a trouvé une façon de faire semblant de répondre à la demande sans s’engager sur une véritable avancée qui serait une augmentation significative du point d’indice et donc des salaires. Il a mis en place une « prime pour le pouvoir d’achat » allant de 800 euros à… rien, et ce, en fonction du salaire brut. Cette prime sera versée en une seule fois aux fonctionnaires et contractuelEs de la fonction publique.
Rien que ça, c’est problématique. L’augmentation des salaires doit être tous les mois parce que nous subissons la hausse des prix tout le temps.
Les décrets ont été publiés, et les primes versées aux agentEs de la fonction publique d’État et de la fonction publique hospitalière.
Pas de prime pour les fonctionnaires territoriaux
Pour la fonction publique territoriale (agents municipaux, intercommunaux, départementaux et régionaux), le gouvernement a d’emblée annoncé que le versement de cette prime était conditionné à l’accord de l’employeur et qu’elle serait payée sur le budget de la collectivité territoriale. Or, toutes les collectivités territoriales n’ont pas l’argent ni même la volonté politique de verser cette prime.
Les agentEs de la fonction publique territoriale n’ont pas à être des agentEs publics de seconde zone.
Mais les luttes dans la fonction publique territoriale sont morcelées, chacunE s’adressant à son employeur qui embauche entre unE et plusieurs dizaines de milliers d’agentEs. Et certains employeurs ont déjà annoncé le versement de cette prime. Les excluEs se retrouvent donc divisés sur le plan géographique.
Les syndicats ont enregistré la revendication de l’importance de la prime pour le pouvoir d’achat pour toutes et tous. Mais ils ne parviennent pas à organiser une mobilisation nationale adressée à l’État pour exiger le versement de la prime à toutes et tous.