Après plus de trois mois de « bataille du rail », la direction de la SNCF passe à l’offensive sur la répression des grévistes. Son objectif est clair : préparer les conditions pour l’application concrète de la réforme ferroviaire, la casse du service public et la régression sociale qui l’accompagne.
Face à cela, et même si les cheminotEs gardent la combativité dont ils ont fait preuve pendant plus de trois mois, le plan de bataille proposé par les organisations syndicales n’est malheureusement toujours pas à la hauteur. Quelles perspectives concrètes et comment préparer la suite ?
La répression bat son plein à la SNCF et ailleurs
La direction revancharde de la SNCF a attendu fin juin pour déclencher une série de procédures disciplinaires pour faits de grève à l’encontre de cheminotEs aux quatre coins du pays. Plus de 50 cas de répressions pour faits de grève ont été recensés, en majorité à l’encontre des syndiquéEs Sud Rail et CGT, dont au moins une dizaine sous menace de licenciement. Même si cette situation de répression anti-syndicale n’est pas exclusive au chemin de fer – il suffit de penser au cas de Gaël Quirante à La Poste –, à la SNCF il s’agit d’une véritable guerre que la direction mène aujourd’hui contre les cheminotEs qui ont relevé la tête et ont tenté de lutter contre le pacte ferroviaire. Aujourd’hui la direction cherche à faire l’exemple pour pouvoir, sans obstacles, procéder à l’ouverture à la concurrence, au transfert de personnel et à la casse de nos conditions de travail. La défense de tous les collègues attaqués doit être la préoccupation de touTEs les cheminotEs, qu’on soit syndiqués ou non. De nombreux rassemblements ont été organisés et les cheminots et cheminotes sont nombreux à se mobiliser pour soutenir les collègues réprimés. Néanmoins, il ne suffit plus d’aller de rassemblement en rassemblement, comme si chaque collègue réprimé était un cas isolé. En effet, il faudrait une véritable campagne nationale unitaire contre la répression, avec un mot d’ordre clair : aucune sanction !
Un plan de bataille pour passer à l’offensive
Ce ne sont donc pas les raisons de se mobiliser qui manquent aujourd’hui à la SNCF : passage en force du pacte ferroviaire, casse du service public et de nos conditions de travail et forte répression qui s’abat sur les grévistes. Dans ce contexte, la CGT Cheminots appelle à une journée de mobilisation le 18 septembre, sans appel à la grève, afin de faire pression sur les négociations de la convention collective (CCN) avec l’organisation de rassemblements dans les différentes régions. Sud Rail a décidé de ne pas s’inscrire dans cette journée. Face à cette situation, il apparaît comme une évidence, pour la plupart des collègues, qu’il ne s’agit pas d’un plan de bataille à la hauteur des attaques portées par la direction.
Il y a ensuite un appel à la mobilisation et à la grève interprofessionnelle pour le 9 octobre, à l’appel de la CGT, FO et Solidaires, dans laquelle les cheminotEs vont s’inscrire. Il reste à voir si les cheminotEs, en partant de l’expérience qui a été faite pendant la « bataille du rail » au printemps dernier, pourront se doter d’un plan offensif pour contre-attaquer, face à une direction revancharde.
Laura Varlet