Suite aux menaces de sanctions contre 5 délégués syndicaux de Paris-Est, l’intersyndicale CGT-Sud Rail-CFDT et FO appelle à la grève le 18 mai.
Quatre de ces militants sont à la CGT et le cinquième est à Sud Rail. Les faits reprochés remontent à la grève contre la réforme des retraites ou des militantEs avaient repris un local appartenant aux activités sociales (ex Comité d’entreprise) occupé sans autorisation par la direction de la SNCF.
La direction se sert de cela pour poursuivre des militants actifs, allant jusqu’à menacer l’un d’eux de licenciement. Pendant le confinement, la SNCF a même voulu organiser des conseils de discipline… par visioconférence !
Leurs priorités et les nôtres
La SNCF devrait pourtant avoir d’autres priorités. À la gare de l’Est, depuis « la reprise du 11 mai », les intérimaires de City One (accueil en gare) n’avaient ni vestiaires ni toilettes lundi ; il y a eu plusieurs manquements sur les nettoyages prévus (gare, cabines de conduite, etc.), faute de personnel ; au principal point d’eau de l’Escale de Paris-Est, pas un bout de papier essuie-main à l’horizon alors que cela est repris dans tous les référentiels sur le Covid 19 … Sans compter es rames de banlieues de la ligne P blindées aux heures de pointe du matin.
Le cas de nos cinq camarades de Paris-Est n’est pas isolé : pour la direction, « reprise » rime avec répression. D’autres cheminotEs sont toujours dans la ligne de mire de la direction, toujours avec des menaces de licenciements.
Une répression pour faire des exemples
Farandou, le PDG de la SNCF, a déjà annoncé la couleur : la crise du coronavirus a entraîné un manque à gagner de 2 milliards d’euros à l’entreprise. Et il entend bien présenter la note aux salariéEs, le tout sur fond de libéralisation et d’ouverture à la concurrence du secteur.
Pour cela, rien de mieux que de convoquer les cheminotEs combatifs à des entretiens disciplinaires pour « maintenir la pression » et tenter de tuer dans l’œuf toute velléité de contestation face aux mesures d’austérité qui s’annoncent.
Par ailleurs, Farandou envisage de supprimer de nombreux emplois. Alors qu’il y à déjà près de deux licenciements par jour, on peut craindre que la direction se serve des prochains conseils de discipline pour accélérer sa « réorganisation » en virant encore un peu plus de cheminotEs pour des faits anodins.
Quand le confinement a commencé, les cheminotEs étaient encore dans le mouvement contre la réforme des retraites. Avec plusieurs semaines de grève reconductible, ils ont montré une fois de plus leur formidable capacité de mobilisation.
En s’attaquant à nos cinq collègues, la direction vient de provoquer la première grève de l’après confinement. Preuve en est que les cheminotEs ne sont toujours pas prêts de se laisser faire !