Publié le Samedi 27 novembre 2010 à 11h58.

Contrats aidés : exploités puis licenciés

À Marseille, le 18 novembre, une conférence de presse a eu lieu ainsi qu’un rassemblement réunissant 200 personnes, après l’annonce de la suspension, faute de crédits, des contrats aidés dans de nombreuses régions, dont celle de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Des milliers de personnes se retrouvent ainsi au chômage du jour au lendemain alors même que le renouvellement de leur contrat devait être assuré. Quelle que soit leur appellation, la logique de ces contrats est la même : le financement du salarié est partagé entre l’employeur, l’État et les collectivités territoriales, sur la base du Smic horaire, à mi-temps, renouvelable tous les six mois pendant deux ans. Ils concernent surtout les secteurs dits « non marchands » comme la culture, le social ou l’éducation. C’est une forme d’exonération patronale qui permet à une structure d’embaucher sans en supporter le coût total. Ces contrats sont censés être des « tremplins » et permettre de pérenniser un poste. En réalité, ils ne font que maintenir tout un secteur dans la précarité. S’ils permettent à des centaines de milliers de personnes de rester dans « le circuit de l’emploi » et à des structures de survivre, leur multiplication montre que l’État et les gouvernements récents ont organisé la destruction programmée du seul contrat que nous devons défendre, le CDI. Il est particulièrement révélateur que ce gouvernement et ses prédécesseurs maintiennent dans une telle précarité les secteurs non marchands. Les 400 000 personnes qui y travaillent en 2010 avec contrats aidés sont des acteurs de la vie associative de chaque quartier, faisant vivre la culture et la solidarité. Pendant qu’elles sont maintenues dans la précarité, l’État n’hésite pas à débloquer des centaines de milliards d’euros pour renflouer les banques ou pour financer la guerre en Afghanistan. Samedi 6 novembre, à Marseille, plusieurs dizaines d’associations, essentiellement du monde de la culture, se sont réunies après l’annonce de l’arrêt des contrats aidés jusqu’à la fin de l’année. Depuis, plusieurs assemblées générales ont eu lieu, des groupes de travail se sont formés et des actions sont en cours. La mobilisation ne fait que commencer et l’élargissement du collectif à l’ensemble des secteurs concernés et des autres régions touchées est en cours et d’autres actions sont à venir. Paul-Emmanuel Odin et Cédric BotteroBlog du collectif : http://collectifpaca-emploisaides.blogspot.com