Publié le Samedi 18 octobre 2014 à 08h00.

Précarité et exclusion, “dommages collatéraux”...

François Hollande s’est penché sur la précarité et l’exclusion ce 14 octobre en rendant visite à des associations humanitaires à Clichy (92). Au programme, visite de locaux et table ronde avec des associations. L’hypocrisie d’une telle visite saute aux yeux.

Les causes de la précarité et de l’exclusion ne se trouvent que pour une faible minorité dans des caractéristiques individuelles : accès à l’emploi, fonctionnement du marché du logement, discriminations et politiques publiques jouent un rôle central. Ainsi, le CDD représente désormais la grande majorité des embauches, notamment pour les jeunes. L’incertitude liée à ce type de contrat peut avoir des conséquences sur le logement : non seulement en raison du niveau de salaire, mais parce qu’un CDI constitue un « client » plus « propre » pour les agences qui offre un logement à la location. Dira-t-on d’unE jeune en CDD qui alterne périodes de travail et de chômage qu’il est exclu ? Au contraire, il est profondément « inclus » et participe à l’« armée industrielle de réserve » dont le capital a besoin pour peser sur les salaires et les conditions de travail. Il en est de même, pour les emplois à temps partiel non choisis qui obligent à se serrer la ceinture sur tout.

Quant aux chômeurEs de longue durée, ils le sont souvent suite à un licenciement après des années de travail : dans un contexte de chômage de masse, retrouver un emploi relève de la gageure et progressivement arrivent la baisse du niveau de vie et les privations. Les économies imposées à la Sécurité sociale et aux hôpitaux, la faiblesse des remboursements de certains traitements (comme les soins dentaires) pèsent sur l’état de santé d’une partie de plus en plus importante de la population. Et on pourrait multiplier les exemples.Il est de bon ton pour les politiques qui précarisent le travail et coupent dans les budgets sociaux, de rendre hommage aux « humanitaires ». Ceux-ci jouent un rôle utile mais s’épuisent à gérer les « dommages collatéraux » d’un système insupportable.