Publié le Lundi 24 décembre 2012 à 23h02.

Procès en appel des postiers du 92 - Une seule solution : l’amnistie !

Le deuxième procès en appel des 15 postiers des Hauts-de-Seine (cf. Tout est à nous ! n°173) pour « séquestration » et « entrave à la liberté du travail », aura duré 3 jours. Ces chefs d’accusation ne sont que des prétextes : ce qui est en cause, c’est la politique d’extension systématique des grèves menée par les postiers du 92. Et La Poste est prête à tout pour briser les postiers qui ne courbent pas l’échine.Les méthodes de gangsters de La PosteLes postiers en grève d’Asnières, Châtillon et Clamart avaient décidé le 10 mai 2010 d’occuper la direction, suite au refus de négociation du directeur départemental Jean-Claude Sénat. Dans l’après-midi, la direction a fait évacuer tout le bâtiment… sauf les cadres des ressources humaines. En début de soirée, quand la direction s'est rendue compte que les grévistes étaient prêts à passer la nuit sur place, elle a préféré au final concéder une audience de négociation.La grève a duré 66 jours, et face à la détermination des grévistes, qui ont occupé à plusieurs reprises le siège national du Courrier, La Poste a fini par signer un protocole d’accord qui concède la titularisation de 4 CDD, l’annulation de 4 suppressions de tournée et promet qu’il n’y aura pas de nouvelles poursuites…Cela n’a pas empêché la DRH de réunir les cadres RH et de les mettre en contact avec l’avocat de La Poste… Sur conseil de cet avocat, les 13 cadres n'ont pas porté plainte, mais ont utilisé une « citation directe ». Ils ont payé un huissier au prix fort, et les 15 postiers se sont donc retrouvés directement dans le box des accusés, sans enquête préliminaire. À la barre, les cadres ont prétendu avoir été placés en état de « terreur morale », en dépeignant les grévistes comme de véritables tortionnaires. Mais le jour de cette prétendue séquestration, aucun d’entre eux n’a appelé la police. Le lendemain de l’action, interrogé par la presse, le directeur départemental avait lui-même parlé d’occupation et pas de séquestration…Regrouper les luttes contre la répression, exiger l’amnistieAu terme du procès, l’avocat général (l’équivalent du procureur) a réclamé que l’ensemble des prévenus soient condamnés à des amendes avec sursis, avec des amendes plus lourdes pour Gaël Quirante et Yann Le Merrer (3 000 euros dont 2 000 avec sursis). Comme Gaël est par ailleurs visé par une procédure de licenciement, s’il est condamné à la moindre peine, il risque de perdre son emploi dans les mois qui viennent.On voit que l’arrivée de la gauche au pouvoir n’a pas conduit à un arrêt de la criminalisation des mouvements sociaux. La police de Hollande et Valls a gazé les salariés qui manifestaient le 9 octobre devant le Mondial de l’Auto contre les licenciements et matraqué les opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.La seule manière de sortir les différentes luttes contre la répression de l’isolement, c’est d’exiger l’amnistie. Regrouper les forces permettra de soulever la question à un niveau politique : faire grève, manifester, mettre en cause le pouvoir établi est un droit. Et quand des centaines de jeunes et de travailleurs sont devant les tribunaux parce qu’ils ont cherché à utiliser ce droit, la seule solution est l’amnistie !Hosea Hudson