Publié le Mardi 31 mai 2022 à 18h23.

Champions d’Europe… de la répression

Ce qui s’est passé samedi dernier au Stade de France lors de la finale de la Ligue des Champions, avec des scènes chaotiques de répression de supporters et autres spectateurs venus assister au match, à l’extérieur du stade ou en son sein, est une leçon de choses sur un pouvoir qui ne sait plus gérer une manifestation hors d’un paradigme guerrier, automatiquement appliqué jusqu’à la bêtise.

Isolé, détesté, menteur, méprisant et agressif comme aucun autre avant lui, encore traumatisé et revanchard du mouvement des Gilets jaunes, lancé dans une fuite en avant pour mener son offensive de classe, le macronisme ne sait même plus profiter de ce qui est normalement une vitrine des (pires) régimes : les grandes messes sportives. Sans compter que ce match ne présentait aucun problème de hooliganisme et que ses autres dangers étaient connus.

C’est ainsi que rien n’aura manqué au tableau. Sur le terrain d’abord : coups de matraques et gazages tous azimuts en guise de réponse à une gestion calamiteuse des flux, elle-même produit d’une approche paranoïaque où tout regroupement est un amas de délinquants. Boucle infernale, art du désordre par les force de l’ordre (social), inévitablement couronnés par la répression des journalistes. Sur les plateaux ensuite : face à la déroute, un monde parallèle et mono causal se déploie. En l’occurrence une fake news hors norme quant à l’ampleur de la fraude aux billets et des hordes de supporters anglais supposés en être porteurs et ainsi fauteurs de troubles essentiels.

On peut légitimement s’étrangler de voir Darmanin et Lallement poussés dans leurs retranchements et mis dans une telle difficulté pour un méfait relativement mineur au regard de leurs pédigrés respectifs. Visiblement, mieux vaut éborgner ou violer que troubler les jeux du cirque... Mais subsiste un fait : cette affaire est symptomatique et démonstrative de la nature de la macronie, et peut-être aussi, en creux, de la nature du sport de masse. Le pouvoir se prend parfois les pieds dans son propre tapis. Bien creusé vieille taupe !