Publié le Mercredi 5 mai 2021 à 11h29.

Répression du mouvement social au prétexte du Covid à Rennes

Lors de la dernière action logement menée à Rennes (15 avril), les militantEs ont subi un contrôle d’identité qui s’est traduit par la verbalisation de plusieurs dizaines d’entre elles et eux.

La plupart des motifs reposent sur l’état d’urgence sanitaire, ce qui confirme que l’État instrumentalise la crise Covid pour s’en prendre au mouvement social. Ce n’est pas la première fois : en effet, le 30 mai 2020, la police avait déjà distribué plus de 30 amendes lors de l’acte 2 de la Marche des solidarités. Décidément, militer pour l’égalité des droits, pour les papiers ou le logement des sans-papiers doit faire peser un grave danger sanitaire à la population rennaise (alors que la ruée dans les rues piétonnes, le samedi après-midi, ne présente sans doute aucun risque !). Et pour compléter leur dispositif, ils ont interdit les rassemblements que nous avons déposés.

Contrôle et criminalisation du mouvement social

Cet acharnement du pouvoir fait écho à la volonté systématique, depuis plusieurs années à Rennes, de mettre sous contrôle la contestation sociale. Un pas a été franchi en 2016 au moment des manifestations contre la loi travail lorsqu’a été systématisée l’interdiction du centre-ville à toute manifestation par l’alliance de la mairie de Rennes (PS/PC/EÉLV) et la préfecture d’Ille-et-Vilaine. Depuis, cela donne lieu à un déploiement hallucinant de moyens policiers (effectifs pléthoriques, canons à eau, hélicoptère, barrières anti-émeutes) pour barrer les rues, encadrer les manifestations, nasser les cortèges, bloquer les rassemblements...

Cela s’est accompagné d’une répression judiciaire visant des militantEs anticapitalistes radicaux, aux modes d’action souvent spectaculaires, mais pas seulement. Tout un arsenal répressif, policier et judiciaire a été alors mis en œuvre : arrestations musclées à 6 h du matin, interdictions de manifester, nombreuses GAV, détention provisoire... À chaque fois le pouvoir a utilisé l’état d’urgence (2015-2016), l’état d’urgence sanitaire, voire les lois antiterroristes.

Ils ne nous feront pas taire !

La riposte s’organise à chacune des étapes de ce processus liberticide et le NPA est toujours très actif dans ces mobilisations. Nous sommes de celles et de ceux qui contestent les verbalisations – au sein du « Collectif des amendéEs » – comme nous avons contribué à la lutte pour la libération d’une camarade emprisonnée (soutien aux inculpéEs du 8 décembre). Déjà, en 2016, nous avions impulsé un Collectif contre la criminalisation, expliquant alors que la mise en cause du droit à manifester de certainEs, présentéEs comme les plus « radicaux » était le signe avant-coureur d’une offensive plus large contre les libertés publiques. Nous y sommes... Mais nous ne renonçons pas et travaillons sans relâche à la constitution de cadres collectifs contre la répression, en lien avec la lutte contre les lois liberticides (LSG, loi anti séparatisme).