Publié le Mercredi 23 novembre 2016 à 09h58.

Combattre les violences sexistes, au travail aussi !

Les violences sont une réalité permanente pour les femmes. Toutes sont par exemple victimes de harcèlement ou de violences dans les transports en commun. Et 80 % subissent des comportements sexistes au travail, 60 % ont été victimes d’avances répétées malgré leur refus, 25 % d’agressions sexuelles et 10 viols par jour se déroulent sur les lieux de travail...

Ces chiffres couvrent une sinistre réalité quotidienne. Volontaires et le plus souvent issus de stéréotypes et préjugés véhiculés par les hommes comme par les femmes, les propos, les comportements sexistes, entretiennent la différenciation et la hiérarchie des sexes. Les mains « baladeuses », les commentaires sur le physique ou la tenue des femmes, les « blagues » graveleuses, les remarques très spécifiques sur les hiérarchiques femmes (« autoritaires », « hystériques », « promotion canapé »...) entretiennent un climat sexiste, une ambiance dans laquelle la division entre les hommes et les femmes prend le pas sur la division entre travailleurEs et patrons..

Ces comportements sont amplifiés par le fait que les femmes occupent des métiers plus précaires, dans des secteurs sous pression, que leurs supérieurs sont généralement des hommes, etc. La dégradation des conditions de travail et la destruction des collectifs de solidarité, entraînent des tensions qui provoquent des violences et fragilisent encore davantage les femmes.

La solution ne peut être que collective

La loi à ce sujet n’évolue que très lentement. Les procédures en justice sont difficiles et la très grande majorité des femmes victimes de violences perdent leur emploi soit par licenciement soit par démission. Ainsi les protestations contre les violences faites aux femmes, violences cautionnées par le climat sexiste dominant, sont étouffées par une loi du silence qui frappe ­victime et entourage.

Pour lutter contre les violences, la solution ne peut être que collective. Il faut une solidarité des femmes entre elles et construire des cadres de réponse collective en s’appuyant sur les structures syndicales.

La lutte contre les violences est une bataille de tous les lieux et de tous les instants, parce que ces violences participent d’un système global de domination patriarcale et capitaliste. Et c’est donc à cela que l’on s’affronte en luttant contre les violences et contre les actions sexistes au travail.

Elsa Collonges