Publié le Dimanche 24 janvier 2016 à 15h38.

Pollution et dérèglement climatique : le secteur automobile

Symbole même de l’industrie capitaliste, la voiture est un des facteurs croissants du dérèglement climatique.

Tous les constructeurs d’automobiles rivalisent pour mettre sur le marché des voitures toujours plus performantes : plus d’innovation technologique, plus d’électronique, plus de gadgets. Ce « toujours plus » qui coûte cher à l’environnement, se fait sur fond de concurrence à plein régime, au détriment des salariéEs qui subissent les suppressions d’emplois, les fermetures d’usines et les dégradations de leurs conditions de travail et de salaires.

Pour vendre toujours plus, les PDG de l’automobile n’hésitent pas à tricher. Volkswagen n’est pas la seule à le faire, tant la tricherie est ancrée naturellement dans les mécanismes capitalistes de la concurrence pour le profit (lire p.8). Selon des organismes indépendants, en Europe, seul un véhicule sur dix respecte les normes anti-pollution et tous les véhicules consomment beaucoup plus que ce qui est annoncé par les constructeurs et par là-même émettent plus de CO2. Ce qui fait que les émissions provenant des véhicules particuliers représentent environ la moitié des émissions de CO2 produites dans le secteur des transports. Or, entre 1998 et 2010, le temps de trajet domicile-travail a augmenté et 75 % des déplacements domicile-travail s’effectuent en voiture, alors que la part des transports collectifs a diminué passant de 15 % à 11 %. Même en crise, le secteur automobile nuit au climat.

Halte au tout-automobile !

Les annonces des constructeurs sur le mirage de la « voiture propre », à grands coups de spots publicitaires efficaces et coûteux, n’y changeront rien : 80 % des ressources fossiles (gaz, pétrole, charbon) doivent rester sous terre ! Donc, il faut sortir du « tout-voiture ».

Les patrons de l’automobile, capables de sponsoriser la COP21 et de financer en même temps la Formule 1, sont des obstacles à dépasser. Comme Renault qui a décidé de racheter Lotus qu’il avait revendu en 2010 à un fonds de pension du Luxembourg. Comme Mercedes qui rafle les titres de champion du monde en F1, en dépensant 400 millions d’euros en 2014 pour y parvenir.

Après avoir tout misé sur le diesel « propre » pour favoriser les champions nationaux, l’État consacre aujourd’hui toutes ses aides aux voitures électriques dont les dégâts environnementaux sont tout aussi catastrophiques (électricité nucléaire, mines pour les batteries...).

Déguisés en vert ou pas, les capitalistes détruisent la planète et ruinent nos vies. Nous pouvons, avec les travailleurs de l’automobile, réorienter cette industrie vers des productions utiles.