Publié le Mercredi 18 juin 2025 à 08h49.

VIH/SIDA : Contre le recul sans précédent sur la prévention et les traitements

 

4 millions, c’est le nombre de décès estimés liés au sida (syndrome d’immunodéficience acquise) si les financements à la lutte contre le VIH (virus de l’immunodéficience humaine, responsable du sida) ne sont pas rétablis sur la période de 2025 à 2029, d’après l’ONUsida. 

Depuis sa prise de fonction à la présidence des États-Unis, Donald Trump a mis fin aux financements de l’ONUsida, de l’aide au développement consacré à la lutte contre le VIH ainsi qu’aux programmes de recherche traitant cette question. En Europe, plusieurs gouvernements ont déjà réduit les subventions pour les projets internationaux liés à la santé sexuelle et à la lutte contre les IST (infections sexuellement transmissibles). Le gouvernement Bayrou a quant à lui décidé de réduire les financements des organisations internationales de santé.

Les financements de la lutte contre le VIH à l’arrêt dans le monde

Au vu de l’accélération de l’épidémie, la fin des financements à la lutte contre le VIH est une décision irresponsable. L’ONG Coalition Plus indique que 20 millions de personnes sous antirétroviraux (ARV) sont menacées d’une rupture de traitement. La fin de leur traitement met leur vie en danger. Les médicaments de prophylaxie pré-exposition (Prep), permettant d’éviter une contamination au VIH, ne sont plus financés dans un grand nombre de pays, notamment en Afrique.

La fin des financements occidentaux met en péril la survie de nombreuses associations communautaires luttant contre le VIH, partout dans le monde. Ces associations ont mis fin à de nombreuses activités de prévention, de dépistage et de soins. Ces organisations communautaires constituent également les seuls espaces de sociabilité auxquels s’attachent certains groupes sociaux, notamment les personnes LGBTI et les travailleurEs du sexe. 

L’arrêt de ces activités de prévention et de soins va toucher de manière disproportionnée les populations des pays dits du Sud où les systèmes sont dépendants de l’aide internationale.

La répression contre les migrantEs a des effets sur la santé

Au même moment, en France, l’État réduit les subventions des associations communautaires ou de santé sexuelle. Alors que les services publics de santé se détériorent, ces associations n’ont plus les moyens d’assurer leurs activités de prévention ou de soins. Cette austérité budgétaire a pour conséquence la dégradation des niveaux de vie des personnes vulnérables et en particulier les personnes LGBTI et les migrantEs. Sur l’année 2023, 57 % des découvertes de contamination concernaient des personnes nées à l’étranger, d’après Santé publique France. Ces contaminations sont la conséquence directe des politiques répressives à l’encontre des migrantEs.

Peu de mobilisations ont eu lieu ces derniers mois pour s’opposer à ces politiques austéritaires et racistes. Pourtant, il faut continuer de demander l’accès aux matériels de prévention, aux médicaments et aux traitements pour toustes partout dans le monde. Alors, il est plus qu’urgent de construire et de soutenir des mobilisations pour exiger des vrais moyens matériels et financiers pour mettre fin à l’épidémie du VIH et assurer des conditions de vie dignes aux personnes séropositives.